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MEXIQUE.

« Habitans de la Nouvelle-Espagne,

» C’est au nom du roi notre seigneur, que je me présente sur vos côtes avec la première division de l’armée, pour occuper ce royaume, et y rétablir l’ordre et le gouvernement du meilleur des princes.

» Mexicains, je ne viens ni pour venger des affronts, ni pour assouvir des haines. Le passé sera enseveli dans l’oubli, car telle est la volonté de votre auguste et ancien souverain. Mes armes ne seront tournées que contre les perfides qui, intéressés à la continuation des désordres, refuseront de reconnaître l’autorité et d’implorer la clémence d’un monarque généreux…. Quand les passions seront calmées, vous pourrez comparer et apprécier la différence qu’il y a entre trois siècles de prospérité et sept années d’une horrible anarchie dont, grâce à la Providence, vous allez enfin sortir.

» Mexicains, les anciens temps de paix et d’abondance vont renaître pour vous ; séparez-vous de la faction qui a ruiné votre beau pays pour enrichir des aventuriers étrangers et les tyrans qui vous oppriment. Ne quittez point vos paisibles foyers, livrez-vous à vos occupations journalières ; vos personnes et vos propriétés seront sacrées pour nous.

» Les soldats que je commande sont vos frères : ils professent la même religion que vous ; leur langage, leurs mœurs sont les mêmes ; le même sang coule dans leurs veines ; et si, contre mon attente, il s’en trouvait parmi eux un seul qui se permît le moindre excès, je le punirais avec toute la rigueur des lois.

Quartier-général de la Regla,
Le commandant général de l’avant-garde,
Isodoro Barradas. »