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PRISON PÉNITENTIAIRE DE GENÈVE.

l’ordre de son entrée, et le jugement rendu contre lui ; on lui établit ensuite un compte ouvert dans le livre intitulé : Répertoire de la conduite des prisonniers. Là sont consignés, sous des chefs distincts, les actes d’une conduite méritoire, les fautes commises et les punitions encourues. Rien n’est écrit dans ce livre qu’avec l’approbation des conseillers-inspecteurs.

L’instruction des détenus est suivie avec une sérieuse attention par un comité de surveillance morale et de régénération, qui s’occupe à la fois de leur perfectionnement pendant leur captivité, et des arrangemens relatifs au sort futur de ceux qui sont près d’atteindre le terme. Les membres de ce comité font les dimanches des lectures dans les différens quartiers, et, deux fois par semaine, il est tenu une école pour ceux des prisonniers qui désirent apprendre à lire, à écrire et à chiffrer.

Les employés de la prison sont un directeur, quatre chefs d’atelier, deux portiers et un cuisinier. La plus grande douceur et l’abstinence de toute familiarité leur sont recommandées et sont observées par eux dans leurs rapports avec les prisonniers.

La bonne conduite de ceux-ci pouvant donner lieu à réduire la durée de leur détention, la loi a créé une commission de recours à laquelle sont présentées les requêtes des détenus qui ont accompli les deux tiers de leur peine ; et afin que le découragement et le désespoir ne puissent pas mettre obstacle au repentir et à la réforme des condamnés