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HISTOIRE MODERNE.

Au milieu de juin, les armées de Kayor et de Ouâlo se précipitèrent simultanément sur Ndymb ; mais avant qu’elles y arrivassent leur proie était hors de portée : instruits par leurs nombreux affidés, Mohhammed et Naghiâgha-I’ysay avaient déjà gagné les états du Bour des Ghiolofs.

Le Damel n’attribua point au hasard le désappointement qu’il venait d’éprouver : depuis long-temps il avait les yeux ouverts sur la vaste conjuration que tramait en secret dans la Basse-Sénégambie la congrégation des séryns et marabouths. Il découvrit des correspondances suspectes entre les fugitifs et le séryn de Lougah : une heure fut accordée à celui-ici pour quitter le Kayor. Le séryn obéit, et il prit la route du Ouâlo avec une suite de 200 partisans en armes ; les gens du Brak étaient prévenus et l’attendaient : ils fondirent sur lui à l’improviste, le battirent et enlevèrent ses troupeaux. C’était au milieu de septembre. Le séryn dépouillé se réfugia parmi les Félâns nomades du désert de Ghiolof, et se rendit au douhar de Taraghy, où se trouvait alors, dit-on Mohhammed-ben-A’mar.

Non content d’avoir éloigné les principaux chefs de la conspiration religieuse qu’il poursuivait, le Damel rechercha soigneusement leurs adhérens, et une contribution extraordinaire de vingt pagnes fut imposée à chacun des villages convaincus ou soupçonnés d’admettre les nouvelles doctrines.

Mais peu de temps après, Nghiâgha-I’ysay était rentré à Ndymb, et Mohhammed-ben-A’mar, re-