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VOYAGES.

point à apprendre qu’il avait fait une courte apparition à la baie des Îles, dans la Nouvelle-Zélande.

Dans le mois de septembre de la même année, nous apprîmes, en abordant à l’Île-de-France, que le capitaine Powell avait été tué par les naturels d’une île où il avait relâché. On ne savait pas d’autres détails. Nous voulûmes douter de la vérité d’une nouvelle aussi vague ; mais malheureusement elle nous fut confirmée peu de temps après à Sainte-Hélène, où nous rencontrâmes le chirurgien du Rambler. Son navire ayant été désarmé au Port-Jackson, il revenait en Europe, et nous donna des détails trop positifs. Quelques articles du Missionary-Register instruisirent le public du sort de la victime en outrageant injustement sa mémoire. Un critique distingué compara, dans une revue, le sort de Powell à celui de Cook : le détail des circonstances de sa fin rendra ce rapprochement bien plus sensible encore pour tous les esprits.

Au mois de décembre 1827, la rencontre la plus singulière me fit trouver à la fois sur les côtes du Pegou dans le pilote anglais qui conduisit la Chevrette au mouillage de Rangoun, un officier du Brampton (perdu à la baie des Îles) et du Rambler, qui me raconta la fin tragique de George Powell.

En s’éloignant des rivages de la Nouvelle-Zélande le Rambler, se dirigeant vers les îles Tonga, vint mouiller dans le Port-Refuge, sur la côte ouest de Vavaoo. Des relations d’intimité s’établirent aussitôt avec les naturels ; elles duraient depuis trois jours sans le moindre nuage ; des provisions étaient fournies en abondance ; le roi Howloulala était presque toujours à bord ; il y avait même couché, et sa fille, la belle Ozela, partageant le goût de toutes les Polynésiennes pour les enfans de l’Eu-