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PHILOSOPHIE DE SCHELLING.

est le véhicule du son, l’organe, pour ainsi dire, de la vision, l’aliment de la vie. Elle est le théâtre des phénomènes naturels qui frappent le plus vivement notre imagination. Elle est le lieu où la nature évoque tour à tour, habile magicienne ! les rians enchantemens d’un jour d’été, ou les sombres terreurs d’un ouragan d’hiver.

DE L’ORGANISME.
I.


Supposons l’animal animé, vivant ;

Dès-lors, et par le fait même de son existence, une certaine quantité de matière phlogistique se développe au dedans de lui.

En même temps il s’assimile par la respiration une certaine quantité de l’air atmosphérique qu’il respire.

Dans la plante le contraire a lieu.

La plante développe en soi, par le fait même de la vitalité, une certaine quantité de matière antiphlogistique ; en même temps c’est l’azote de l’air atmosphérique qu’elle s’assimile par la respiration. Dans les deux cas, le mécanisme organique est donc le même.

C’est toujours le même mouvement de va et vient qui se trouve avoir lieu.

C’est toujours un même balancement que se font deux matières opposées.

Dans les deux cas, ces matières semblent peser, pour ainsi dire, aux extrémités d’un même levier. Seulement ces deux matières changent de place, alternent de côté, selon que c’est dans l’organisme animal ou dans l’organisme végétal que s’engrène ce levier.

Or, les oscillations de ce levier sont régulières ou irrégulières.

Elles sont régulières lorsque la quantité de matière qui se développe au dedans de la plante ou de l’animal est égale à la quantité de matières que s’assimile par la respiration la plante ou l’animal.

Dans le cas contraire, ces oscillations deviennent irrégulières.

Alors l’un des poids pesant aux extrémités du levier l’emporte sur l’autre.

Dans l’animal, la chose arrive au moment où l’oxigène respiré