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l’emporte sur la matière phlogistique se développant dans le corps de l’animal.

L’équilibre serait alors détruit, si la nature n’avisait à de nouveaux moyens de le rétablir.

Mais alors l’animal éprouve la faim.

Il mange, et les alimens dont il se nourrit, fournissent au développement phlogistique qui se fait en lui ; la balance penche même dès-lors en faveur de ce nouvel élément.

Mais l’animal éprouve la soif :

Il boit ; or l’eau, ou les autres boissons rafraîchissantes dont il étanche sa soif, sont autant de matières antiphlogistiques qui contrebalancent le surcroît de matière phlogistique qu’il a récemment développée.

Dans la plante, des résultats analogues ont lieu par des moyens analogues aussi. On sait, toutefois, que la plante n’a pas, comme l’animal, la conscience des mouvemens organiques auxquels elle obéit.

Tel est le mouvement essentiel, principal de tout mécanisme organique.

Parmi les faits qui confirment cette théorie, il n’est peut-être pas hors de propos d’en citer deux, qui lui prêtent un appui direct, bien que cette citation s’éloigne quelque peu de la sphère de généralité où j’ai voulu me tenir jusqu’à présent. On sait que la quantité d’air vital consommée par les animaux n’est nullement en raison de leur masse, mais, au contraire, de la rapidité de leurs mouvemens, de l’énergie de leur vie organique, c’est-à-dire, d’après ce qui précède, en raison de l’intensité du développement phlogistique qui s’opère en eux. Les oiseaux, par exemple, dont les mouvemens sont continuels et fréquens, les oiseaux qui, dans le même temps, vivent plus, vivent davantage que les autres animaux, sont ceux à qui une plus grande quantité d’air vital est nécessaire. D’un autre côté, la quantité d’alimens dont un animal a besoin pour se nourrir, n’est nullement, non plus, en raison de sa masse, mais de sa respiration plus ou moins fréquente. Le chameau, par exemple, a besoin de moins de nourriture que le cheval, quoiqu’il soit plus gros, parce qu’en raison de la lenteur de sa respiration, il consomme moins d’air vital que le cheval.