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pelle en même temps polarité de la turmaline, la propriété qu’a cette pierre de manifester de semblables pôles.

L’électricité positive occupera le même pôle que le magnétisme négatif ; réciproquement, le magnétisme positif occupera le même que l’électricité négative.

À chacun des pôles de la turmaline, il existe donc aussi une sorte de polarité.

À chacun de ces pôles, entre le magnétisme positif et l’électricité négative, ou bien entre l’électricité positive et le magnétisme négatif, il existe donc une polarité analogue à celle qui se trouve dans la pierre elle-même, entre le magnétisme positif et négatif, entre l’électricité positive et négative. Je veux dire que l’électricité positive appelle inévitablement le magnétisme négatif, ou bien le magnétisme positif, l’électricité négative.

Lorsque la turmaline se refroidit par degré, on voit les pôles changer successivement de place. Le pôle positif du magnétisme en devient le pôle négatif ; la même chose a lieu pour l’électricité ; à un autre degré de refroidissement les pôles reprendront leurs premières places, pour les changer encore plus tard. Mais, pendant tout ce temps, les fluides différens n’en continueront pas moins à faire éclater entre eux, à chacun des pôles qu’ils occupent, l’opposition déjà signalée.

Brisez-vous la turmaline en deux, en trois, en quatre, en un nombre quelconque de morceaux, chacun de ces morceaux continuera à manifester les mêmes phénomènes de polarité que la pierre entière. On la réduirait en une sorte de poussière impalpable, qu’il en serait de même de chacun des grains de cette poussière. C’est ainsi que les moindres fragmens d’un miroir brisé continuent de réfléchir la même image que réfléchissait le miroir, quand il était entier.

D’où viennent ces propriétés singulières de la turmaline ? À quelle cause est-elle redevable ?

Cette cause consiste, suivant toute probabilité, dans une sorte d’hétérogénéité primitive que recèlerait la turmaline ; car on conçoit que la chaleur, n’agissant pas d’une manière uniforme, sur toute la pierre, en raison de cette hétérogénéité, puisse éveiller ici l’électricité positive, là l’électricité négative ; ici le magnétisme