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LES CAPRICES DE MARIANNE.


Scène III.


Le jardin de Claudio.


Entrent CLAUDIO et TIBIA.


CLAUDIO.

Tu as raison, et ma femme est un trésor de pureté. Que te dirais-je de plus ? c’est une vertu solide.

TIBIA.

Vous croyez, monsieur ?

CLAUDIO.

Peut-elle empêcher qu’on ne chante sous ses croisées ? Les signes d’impatience qu’elle peut donner dans son intérieur, sont les suites de son caractère. As-tu remarqué que sa mère, lorsque j’ai touché cette corde, a été tout d’un coup du même avis que moi ?

TIBIA.

Relativement à quoi ?

CLAUDIO.

Relativement à ce qu’on chante sous ses croisées.

TIBIA.

Chanter n’est pas un mal, je fredonne moi-même à tout moment.

CLAUDIO.

Mais bien chanter est difficile.

TIBIA.

Difficile pour vous et pour moi, qui, n’ayant pas reçu de voix de la nature, ne l’avons jamais cultivée. Mais voyez comme ces acteurs de théâtre s’en tirent habilement.

CLAUDIO.

Ces gens-là passent leur vie sur les planches.

TIBIA.

Combien croyez-vous qu’on puisse donner par an ?

CLAUDIO.

À qui ? à un juge de paix ?

TIBIA.

Non, à un chanteur.