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DU
GOUVERNEMENT
PARLEMENTAIRE.

Il est mort, mais il ne veut pas qu’on le sache, a-t-on dit d’un ministre qui affectait le secret dans les plus petites choses. Ce mot est toute l’histoire du ministère du 6 septembre. Quand le rejet de la loi de disjonction l’eut tué, il demanda à tout le monde de ne pas s’en apercevoir. Si cette manie de paraître garder le pouvoir quand il vous échappe n’était funeste qu’à quelques hommes, le mal serait léger ; mais elle compromet les institutions même pour la conquête desquelles la France s’agite depuis environ cinquante ans. Le public est inquiet : il se demande s’il est régi par le gouvernement parlementaire, si en ce pays ce gouvernement est possible ; il cherche avec anxiété quels sont ses avantages, quelle est sa force, puisqu’il ne peut tirer les affaires d’une situation critique, et semble plutôt les pousser au naufrage. Jusqu’à quel point ces inquiétudes et cette espèce de désespoir trouvent-elles dans les faits leur justesse et leur raison ?

Le gouvernement parlementaire est, avant tout, le gouvernement de l’opinion, qui a pour organes la presse, le corps électoral et les deux chambres. Le roi, chef inviolable du pouvoir exécutif, est placé en dehors des débats de cette opinion, pour