Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 13.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES
ÎLES SHETLAND.

Patrick Stuart, comte des Orcades.

Les îles Shetland, les dernières terres de l’Écosse du côté du nord, sont séparées des Orcades par un large et orageux bras de mer, le roost de Sumburgh. Dans des temps reculés, dont les hommes n’ont pas gardé le souvenir, tout l’archipel des Shetland était réuni sans doute au continent britannique par un isthme dont les Orcades, l’île de Fair et les promontoires de Fitfull et de Sumburgh sont les seuls restes. Cette prolongation du continent, si elle exista jamais, a été brisée par les mers furieuses du nord en une cinquantaine de fragmens qui forment autant d’îles, dont beaucoup n’ont pas d’habitans, dont quelques-unes n’ont pas même de nom[1]. Unst, Yell, Whalsey et Mainland sont les plus grandes de ces îles. Découpées bizarrement, remplies de longues et étroites criques et de baies profondes, ces îles sont séparées l’une de l’autre par de tortueux détroits. La mer, dans ces détroits, est terrible, mais surtout dans ceux qu’on a nommés le Bluml sound et le Yell sound. Pour peu que le vent souffle de l’est ou de l’ouest, les vagues s’y engouffrent en tourbillonnant, s’y heurtent avec fracas, et y forment ces irrésistibles courans appelés roost par

  1. On désigne les îles qui n’ont pas de nom particulier, sous le nom générique de halms. Quelques-unes fournissent un peu d’herbe, le plus grand nombre sont formées de rochers nus habités par des milliers d’oiseaux de mer.