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JOURNAL
D’UN
OFFICIER DE MARINE.

Manille — Canton. — Un Théâtre Chinois, etc.

I.

Le 29 août 1838, à onze heures du matin, nous mouillâmes devant Manille, après avoir rapidement passé dans l’étroit canal formé par l’île verdoyante du Corrégidor et celle de Maribelle. Une forte pluie vint dérober à nos yeux la vue des noires fortifications et des nombreuses églises de la ville ; ce n’était que le prélude de l’affreux déluge qui nous attendait.

Malgré la mer qui commençait à se faire grosse, M. Chaigneau, le vice-consul, vint à bord avec le capitaine du port, dans une de ces superbes chaloupes, armées de pierriers, que le gouvernement espagnol entretient pour transporter les autorités, et pour chasser les petits pirates qui infestent la côte vers Mindanao. Je lui remis les lettres que j’avais pour M. Barrot, notre consul, ne voulant aller à terre que le lendemain, une fois le mauvais temps passé. À ces lettres que je lui confiais, j’ajoutai une courte note contenant mes compli-