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JEAN-PAUL.

SA VIE LITTÉRAIRE. — SES ŒUVRES.[1]

La biographie de Jean-Paul n’offre guère qu’une suite non interrompue d’idylles ; c’est un état de calme dont nul orage ne saurait troubler la sérénité monotone, une pastorale sur laquelle toute influence de temps et de lieu perd ses droits, et qui semble avoir pour but de s’élever contre cette maxime de Goethe, qui prétendait « qu’il ne nous resterait plus rien, si nous nous défaisions une bonne fois de tout ce que nous tenons des hommes et des circonstances. » Ne perdons pas de vue le centre bien étroit où il était né. L’absence de toute éducation régulière, l’isolement de cette vie champêtre, ne pouvaient que livrer son enfance à toute sorte de rêveries mêlées de terreurs bizarres et de superstitions qu’il couvait avec amour déjà, lorsqu’à douze ans on le fit entrer au collége de Schwarzenbach. Là, ses progrès furent rapides ; nous le voyons passer du latin au grec, du grec à l’hébreu, se farcir la mémoire de mots choisis et de citations, et

  1. Voyez la première partie, de Wonsiedel à Baireuth, dans la livraison du 1er septembre 1842.