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des environs ; les quincailleries de Wolverhampton, de Willenhall, Walsall et Sedgeley ; la coutellerie et les plaqués de Sheffield ; le tout établi sur un banc de houille continu qui appelle un nombre prodigieux de mineurs, et qui fait circuler chaque année sur les canaux quatre à cinq millions de tonneaux. L’influence de ces industries auxiliaires sur la prospérité de Birmingham a été rendue évidente par le recensement de 1841, qui constate que 54,000 personnes, ou environ 30 pour 100 du nombre des habitans, étaient étrangers au comté de Warwick. Au reste, l’accroissement de la population n’a pas été moins extraordinaire ni moins rapide que dans les métropoles de la laine et du coton : Birmingham renfermait, en 1781, 50,000 habitans ; en 1801, 73,670 ; en 1811, 85,755 ; en 1821, 106,722 ; en 1831, 146,986, et 182,922 en 1841. Cette augmentation représente près de 38 pour 100 dans la période décennale de 1821 à 1831, époque où Birmingham et Sheffield nouèrent avec les États-Unis des relations plus étendues, et où commence l’ère des chemins de fer ; elle s’était élevée à 47 pour 100, dans la période vicennale de 1781 à 1801, marquée par l’introduction de la machine à vapeur.

L’aspect de la ville répond à ces données de son état industriel.Elle figure un carrefour de larges rues, une espèce de forum que les multitudes environnantes envahissent à un jour donné, tantôt dans un but politique, et tantôt dans un intérêt commercial. On voit bien vite que la bourgeoisie, qui fait partout la base des populations urbaines, ne s’élève guère à Birmingham au-dessus des régions inférieures de la société. Rien n’y affecte de vastes proportions, pas même le travail, qui paraît si grandiose dans les comtés du nord. Le seul édifice un peu remarquable est la salle de l’hôtel-de-villeé (town-hall), où se tiennent les réunions publiques, et qui est la tribune aux harangues de cette communauté d’ouvriers. Les principales rues sont occupées par des revendeurs ou détaillans, car aucune ville d’Angleterre, après Londres, ne renferme plus de boutiques. Les ouvriers habitent des cours fermées, une maison pour chaque famille, et chaque cour réunissant de quatre à vingt maisons. On comptait à Birmingham, il y a quelques années, 2010 cours, renfermant 12,254 maisons et 48,916 personnes, ou quatre personnes par habitation[1]. Le loyer d’une maison est en moyenne de 3 shillings 1/2 par semaine, le prix d’une chambre à White-Chapel ou à Spitalfields.

Ces petits cloîtres industriels ne sont rien moins que des modèles

  1. Sanitary condition of labouring classes.