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LETTRES SUR LA BELGIQUE.





Le Parti libéral et le Radicalisme belge depuis 1847.






AU DIRECTEUR DE LA REVUE DES DEUX MONDES.[1]



II.

Ma première lettre vous a montré le parti libéral luttant pendant quinze années contre l’influence théocratique avec un courage, une patience infatigables, et arrivant enfin aux affaires par la seule force des institutions du pays librement pratiquées. Il me reste à suivre ce parti dans la nouvelle période que la victoire électorale du 8 juin 1847 lui a ouverte ; mais d’abord je ne puis m’empêcher de rappeler un jugement que j’exprimais avec chagrin, et qui s’est trouvé confirmé au-delà de mes prévisions. Vos journaux, avais-je dit, propagent contre nous de bien cruelles erreurs, et la lettre même où je formulais ce grief n’a pas tardé à être présentée par un organe de la presse française comme offrant la preuve « qu’un peuple retardataire à cause de son intime adhérence avec le catholicisme ne peut éviter l’invasion de l’esprit moderne. » C’est là, il faut en convenir, comprendre étrangement l’histoire des dix-huit années qui se sont écoulées depuis la révolution belge ; c’est plus étrangement encore

  1. Voyez la première lettre dans la livraison du 15 juillet.