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se soient élevées contre cette nouvelle suspension de la constitution. Pendant toute la durée de la guerre, une seule diète fut convoquée en 1811 elle décréta de nombreuses levées d’hommes et d’argent mais les lois rendues par cette assemblée n’ont jamais reçu la sanction royale. Même après le rétablissement de la paix générale, la Transylvanie continua à être gouvernée par des ordonnances ; la constitution semblait oubliée ; un gouverneur-général établi dans la province nommait, — provisoirement, était-il dit, — à tous les emplois vacans. Ce provisoire dura près de vingt ans.

Le mouvement constitutionnel qui s’était développé en Hongrie depuis la convocation de la diète de 1825 devait réagir sur la Transylvanie. Les deux diètes-sœurs, comme elles s’appellent l’une l’autre, avaient été fermées à la même époque et devaient revivre ensemble ; ce ne fut cependant qu’en 1834 que le gouvernement autrichien se décida à convoquer les états transylvains. Si l’on ne tient pas compte des états de 1811, il y avait plus de quarante ans qu’on n’avait vu de diète assemblée. Pour donner plus d’éclat à cette restauration de la constitution, l’archiduc Ferdinand d’Est fut nommé commissaire royal. Dès les premiers jours les symptômes les plus violens d’opposition éclatèrent. Au lieu de procéder à la désignation des candidats pour la régence et les emplois publics et à l’examen des propositions royales, les députés énumérèrent dans une adresse à l’empereur la longue liste de leurs griefs, griefs de l’union, griefs séparés des nations, griefs des particuliers ; la liste était longue. Sur le relus de l’empereur de recevoir la députation, l’adresse fut affichée dans toute la principauté. Si l’on se rappelle ce que nous avons dit ici même du baron Vesséliny[1], qui se trouvait alors le véritable chef de la diète transylvaine, on comprendra que toute conciliation entre les états et le gouvernement était impossible. La diète fut cassée quelques jours avant la mort de l’empereur François II (1835). L’archiduc, nommé commissaire extraordinaire, réunit en sa personne tous les pouvoirs attribués et au souverain et à la diète ; on gouverna de nouveau sans la constitution.

En 1837, nouvelle convocation des états. Les partis des diverses nations se coalisèrent pour empêcher. L’archiduc Ferdinand d’être porté parmi les candidats au poste de gouverneur-général. Ce fut une grande mortification pour le gouvernement impérial.

La diète de 1841-42 s’ouvrit sous de plus favorables auspices ; le gouvernement autrichien, obéissant à l’inspiration de l’archiduc palatin, essayait alors de contenter, par un système plus libéral, par de grands ménagemens envers les notabilités du parti constitutionnel, ce qu’il y avait de raisonnable dans les vœux de l’opposition hongroise

  1. Voyez la livraison du 15 octobre 1848.