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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 décembre 1849.

L’anniversaire du 10 décembre a été célébré en famille, si nous pouvons parler ainsi, plutôt que par des fêtes officielles. Nous sommes heureux de l’esprit qui a présidé à cet anniversaire. Le président de la république, le président de l’assemblée nationale, tout le monde enfin a bu d’un commun accord à l’union des pouvoirs publics. Nous croyons à la sincérité et à l’efficacité de ces paroles, et voici pourquoi : elles expriment la nécessité.

Faut-il encore parler ici de l’union du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif ? C’est un sujet bien rebattu dans ce recueil : nous avons déjà dit comment cette union est d’autant plus indispensable, que rien n’y aide dans la constitution. On croit en général que les lois sont faites pour suppléer à la faiblesse des hommes. Ici ce sont les hommes qui doivent suppléer à l’imperfection de lois. Au surplus, nous sommes à notre aise aujourd’hui pour parler de l’alliance entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Les ombrages qui existaient semblent en train de se dissiper. Les mésintelligences, qu’on craignait plus qu’on ne les sentait, sont mises de côté, ou le seront bientôt ; et quoiqu’il ne soit pas toujours prudent de rechercher les causes de la brouille, une fois la réconciliation faite, cependant nous croyons bon de dire notre avis à ce sujet. Si l’on veut bien, de part et d’autre, écarter ce que l’on a supposé, ce que l’on a appréhendé, si l’on veut bien s’en tenir aux faits réels, on trouvera que la mésintelligence n’a pas de motifs graves. Le président a cru qu’il ne gouvernait pas assez, c’est-à-dire : que d’autres gouvernaient trop, qu’il n’avait pas une part de pouvoir et d’influence égale à sa part de responsabilité. Nous ne savons pas si cette appréciation était conforme au véritable état des choses, et si le ministère de M. Barrot et de M. Dufaure traitait trop le président en roi constitutionnel. Nous serions encore tentés de croire que le président craignait