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On espérait équilibrer en 1850, comme on y a réussi sous le ministère de M. Alvar Branco, financier habile, le budget des dépenses avec celui des recettes. Tant qu’avait duré la guerre avec la province révoltée de Rio-Grande du sud, ce résultat n’avait pu être obtenu, et le déficit, s’accumulant de jour en jour, ne s’était pas élevé à moins de plusieurs millions de francs en peu d’années. Aujourd’hui les dépenses générales de l’empire brésilien peuvent être en moyenne réparties de la manière suivante :


Ministère de l’intérieur, de l’instruction publique et des travaux publics 9,500,000 fr.
Ministère de la justice et des cultes 5,100,000
Ministère des affaires étrangères 1,600,000
Ministère de la marine 11,200,000
Ministère de la guerre 17,100,000
Ministère des finances, du commerce et de l’agriculture 35,500,000
Total 80,000,000 fr.

La liste civile de l’empereur est de 2,300,000 francs environ ; elle serait insuffisante pour faire face aux dépenses, que sa dignité lui impose ; il y supplée par le revenu de ses propriétés particulières, qui est assez considérable. La dotation de l’impératrice est de 300,000 fr. La somme totale allouée aux autres membres de la famille impériale monte à 3,200,000 francs ; elle est comprise -dans les dépenses du ministère de l’intérieur.

Si les forces maritimes du Brésil sont en rapport avec le chiffre de sa population, tant s’en faut qu’elles puissent entrer en balance avec l’étendue de son territoire. À peine se composent-elles de 109 bâtimens, montés par 3,697 hommes, et armés de 382 bouches à feu. En voici l’état officiel :


Armés Désarmés En réparation
Vaisseau 1 «
Frégates 2 1 2
Corvettes 5 2 2
Bricks 4 « 4
Bricks-goëlettes 10 « «
Goëlettes 7 1 1
Bateaux à vapeur 6 2 «
Divers bâtimens 50 2 7

La somme consacrée à l’entretien de cette marine est hors de toute proportion avec les ressources du pays, mais elle semble lui être imposée par l’éventualité d’une guerre avec les états du Sud. Sans cette considération, qu’on s’exagère peut-être, quelle nécessité aurait le Brésil d’affecter plus du huitième de son budget à l’entretien d’une marine militaire dispendieuse, lorsque aucune puissance ne songe à inquiéter ses côtés et que toutes ses forces réunies ne pourraient, à un moment donné, repoussez avec avantage l’attaque de n’importe quelle grande nation ?

Quant au budget de la guerre en particulier, lequel dépasse 17 millions de francs sur une recette générale de 80 millions, c’est une des plus lourdes charges