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LES


FINANCES DE LA GUERRE






II.


LES FINANCES DE L'ANGLETERRE.[1].





Il nous reste à montrer que ce poids de la guerre, que le gouvernement russe a imprudemment soulevé et qui l’accable, est porté comparativement avec aisance par les peuples de l’Occident. La France et l’Angleterre, au moment de la prise d’armes, se trouvaient affaiblies par les sacrifices de tout genre qu’avait entraînés pour elles, après la récolte de 1853, le renchérissement extraordinaire des grains. La Russie au contraire avait profité de la disette, et l’exportation des blés vendus à très haut prix avait fait affluer l’argent dans ses provinces méridionales. En dépit de cette abondance temporaire, il ne paraît pas que le commerce et la propriété présentent aujourd’hui à l’impôt une surface beaucoup plus considérable ; le gouvernement russe, en fouillant la richesse nationale, est bientôt arrivé au tuf. Les choses ne vont pas ainsi de l’autre côté de cet échiquier des batailles. La France et l’Angleterre, sans être, comme on l’a prétendu, inépuisables, ont, dans les tributs combinés de l’impôt et du crédit, de quoi soutenir la guerre aussi longtemps qu’il le faudra.

Les finances de la Grande-Bretagne ont été réglées en vue de la paix, mais avec un cadre tellement large et sur des bases si éminemment

  1. Voyez la livraison du 15 août, pour les Finances de la Russie.