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corporelles n’y sont point en usage, et que dans cet établissement il ne s’applique d’autre châtiment que l’exclusion.

À quelque distance du collège hindou se trouve une école auxiliaire ouverte à toutes les castes et d’un prix moins élevé, 2 roupies par mois. Cet établissement compte 400 élèves et semble appelé à un grand avenir, quoiqu’il faille reconnaître que jusqu’à présent l’on n’ait point fait les plus grands sacrifices en sa faveur. L’établissement entier se compose d’une salle de moyenne dimension où les 400 élèves sont groupés tant bien que mal, et dont la température doit donner au visiteur, en mai et en juin, une assez juste idée des souffrances des victimes du Black-Hole, sinon de l’enfer.

La population juvénile des établissemens placés sous le contrôle du conseil d’éducation du Bengale s’élève à 10,988 individus. Les établissemens qui réunissent le plus grand nombre d’élèves sont le collège hindou de Calcutta, qui en compte 488, le Madrissa 280, le collège de Hoogly 395, etc. La redevance universitaire imposée aux élèves est de 3 roupies par mois pour les écoles et les classes inférieures du collège de Calcutta, et de 5 roupies pour les classes supérieures de ces mêmes collèges ; dans l’intérieur de l’Inde, ces redevances ne sont plus que de 2 et 3 roupies. Il faut ajouter que le principal des collèges a pleins pouvoirs en matière de finance, et que tout élève qui témoigne d’assiduité et de bonne conduite obtient sans difficulté la faveur de suivre les cours gratuitement. L’on estime qu’environ 5,000 élèves acquittent en tout ou partie les droits universitaires ; la bonne moitié de la population des écoles reçoit donc une éducation gratuite. En 1851-52, les recettes des établissemens d’éducation du Bengale se sont élevées à 77,106 roupies, les de penses à 521,924 roupies ; il est resté ainsi à la charge du trésor public une somme de 444,818 roupies.

La sous-présidence des provinces nord-ouest, dans laquelle un système d’éducation analogue à celui de la présidence du Bengale est en vigueur, compte les collèges de Dehli, d’Agra, de Benarès, de Roorkee, les écoles secondaires de Bareilly, Ajmere, Saugor, qui réunissent une population de 1,548 élèves. Dans cette division de l’empire indien, d’heureuses tentatives ont été faites pour améliorer l’éducation donnée dans les écoles primaires natives. En accordant à ces établissemens chétifs de faibles subventions en livres et en argent, le gouvernement a acquis fin droit de contrôle qui lui permet jusqu’à un certain point de moraliser et de diriger les études d’une population de près de 40,000 élèves. Les dépenses des établisse mens d’éducation dans les provinces nord-ouest s’élèvent à environ 200,149 roupies, y compris la subvention aux écoles primaires natives, fixée à 50,000 roupies.