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Dans la présidence de Bombay, les établissemens destinés à propager les sciences modernes et la langue anglaise sont le collège Elphinstone, le collège de Poonah et le collège médical, l’école centrale de Bombay, les écoles de Surate, Rutnagherry, Ahmedabad, Ahmednugur, Dharswar, Broach, Tannah, Sattara, Rajcote, Dhoolia, en tout 17 institutions renfermant une population de 2,781 élèves. Dans cette présidence, l’on a aussi tenté et non sans succès de soumettre à une certaine surveillance les écoles primaires natives. À cet effet, le territoire de la présidence a été divisé en trois districts, dont un fonctionnaire public spécial visite périodiquement les établissemens d’éducation. Le nombre des élèves du premier district s’élève à 6,620, celui du second à 3,099, et celui du troisième à 4,351. En tenant compte des élèves des écoles primaires natives de la ville de Bombay (474) et de ceux de la province de Katiawar (762), l’on trouve que dans la présidence de Bombay 18,087 jeunes gens suivent les cours d’institutions placées sous le contrôle du gouvernement. Les dépenses de l’éducation publique dans la présidence de Bombay figurent à son budget pour une somme de 150,000 roupies ; mais ce n’est pas le total de la subvention affectée à ce service. Il existe des fonds particuliers provenant de donations, souscriptions, legs, etc., dont le revenu annuel, d’un lac de roupies environ, appartient au collège médical et au collège Elphinstone, si bien que l’on peut évaluer le subside annuel accordé à l’éducation dans la présidence de Bombay à 250,000 roupies.

Il y aurait oubli et injustice à ne pas dire ici quelques mots des efforts tentés par une branche de la communauté native, la communauté parsee, pour propager en ces contrées l’éducation et la civilisation européennes. De ces efforts, on ne citera qu’un exemple. Lorsque le riche parsee sir Jamsetjee Jejeebhoy fut investi des honneurs de la chevalerie, ses compatriotes, en commémoration d’un événement glorieux pour leur race, résolurent de former par souscription un fonds destiné à subvenir aux dépenses de l’éducation des jeunes parsees pauvres. Sir Jamsetjee Jejeebhoy fut à peine instruit de ce projet, qu’il mit son nom en tête de la liste avec la souscription princière de 3 lacs de roupies et 15 actions de la banque du Bengale, environ un million de francs ! Ce fonds, dont le revenu annuel Relève à 40,000 roupies, défraie les dépenses de maisons d’éducation consacrées aux jeunes parsees dans les villes de Surate, Bombay, etc.

La présidence de Madras, encore moins bien partagée que ses jumelles, ne possède qu’un seul établissement d’éducation sous le patronage du gouvernement, l’université de Madras, qui compte douze années d’existence. La subvention accordée par le trésor à l’enseignement s’élève à 50,000 roupies.