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L’HISTOIRE ROMAINE
À ROME



CALIGULA, CLAUDE ET NÉRON.


Caligula, ses portraits. — Accroissement de la demeure et de la puissance, impériales, monumens insensés. — Cirque, amphithéâtre, divertissemens de Caligula. — Claude au camp des prétoriens. Œuvres de Claude, son aqueduc, son port, son émissaire. — Les contradictions de sa nature et ses portraits. — Mort de Messaline dans les jardins de Lucullus. — Agrippine, temple de Claude. — Néron, ses prétentions d’artiste, portraits qui les rappellent. — Cornulon. — Pompée. — Sénèque. — La littérature sous Néron. — Conspiration de Plautins Lateranus, tombeau de la Camille Plautia. — L’art sous Néron. — Tombeau de Pallas, les affranchis. — Néron dans le cirque et sur le théâtre. — La Maison-Dorée. — Incendie de Rome, Rome rebâtie. — Thermes et villa de Néron. — Mort de Néron et sa sépulture. — Golfe de Naples, meurtre d’Agrippine.





Le despotisme, établi à Rome avec tant de prudence par les deux premiers empereurs, au troisième en est arrivé à sa période de folie. Ce danger le menace toujours, et il ne s’est pas écoulé beaucoup plus de temps entre Pierre Ier et Paul Ier en Russie ; mais dans l’empire romain, on doit le reconnaître, la puissance illimitée a un caractère d’extravagance particulier. La démence de la tyrannie, chez Caligula, chez Néron, chez Domitien, chez Commode, chez Caracalla, chez Héliogabale, ne saurait se comparer à rien dans l’histoire moderne. Pour trouver quelque chose de pareil, il faut aller le chercher à la cour des despotes d’Orient. On a dit que Caligula avait bu un philtre qui l’avait privé de la raison, on en a dit autant de Masaniello : le vrai philtre qui rendit insensés l’empereur romain et le pêcheur de Naples, ce fut le pouvoir absolu. Caligula était le fils du