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écartement des drains, débouché des eaux, etc.) se sont trouvées exceptionnellement favorables ou défavorables ; il a flotté entre les limites extrêmes de 85 francs à 1,500 francs pour l’assainissement complet d’un hectare. Toutefois, dans les conditions qui se rencontrent le plus généralement en Belgique, en France, en Angleterre et dans les différentes localités de la Saxe, de la Bohême et de la Prusse, les prix du drainage ne varient qu’entre des limites peu étendues ; on en pourra juger d’après les résultats pratiques suivans, qui comprennent des opérations dirigées sur des terres argileuses et argilo-siliceuses plus ou moins compactes, les unes homogènes, les autres chargées de pierres dont il a fallu déblayer le terrain, d’autres enfin portant sur un sous-sol de tuf que l’on a été obligé d’entamer avec le pic.

En Belgique, la moyenne générale des prix est évaluée, dans un rapport officiel de M. Leclerc, à 201 francs 12 centimes l’hectare. Dans ce royaume, les travaux de drainage réalisés jusqu’au commencement de l’année 1858 s’appliquaient à 37,000 hectares. En France, à la même époque, on comptait déjà 69,000 hectares de terrains drainés. Les opérations d’un drainage tubulaire très soigneusement exécuté par M. Dufour, de 1850 à 1852, dans le département de Seine-et-Marne, sur 140 hectares de terres argilo-siliceuses à sous-sol argilo-calcaire de la ferme des Corbins, propriété des hospices, ont coûté en totalité 12,000 francs, ce qui représente un prix moyen de 85 francs 71 centimes par hectare. M. Dufour avait adopté pour les drains une profondeur moyenne de 1m10 à 1m20 ; les rigoles étaient creusées à des distances de 15 à 20 mètres les unes des autres. Un drainage exécuté de 1854 à 1856, sous la direction de M. Jacquemart, dans le département de l’Aisne, sur 109 hectares de terres argileuses plus ou moins compactes et difficiles à travailler, a présenté un prix coûtant moyen de 243 francs 18 centimes par hectare, la dépense la plus forte ayant été de 309 francs 66 centimes, et la plus faible de 198 francs 50 centimes seulement. — Chez M. Vandercolme, cultivateur dans l’arrondissement de Dunkerque, où l’on a substitué avec succès le drainage tubulaire à l’ancien système des fossés, sur seize pièces de terre argileuse composant une ferme de 31 hectares, le prix du drainage a été de 161 francs par hectare, et de 167 francs en y ajoutant les frais du nivellement et de la confection d’un plan spécial. M. Alby, ingénieur expérimenté, commença en 1850 un drainage dans le département du Tarn, qu’il continua sur une-étendue de 17 hectares autour du château de Parisot, près de Dourgue. Le compte détaillé du prix auquel s’élevèrent les travaux dans l’une des terres où opéra M. Alby est cité par M. Barral comme l’un des exemples des prix