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1,250 paroissiens, il y a lieu de déduire un vingtième de pauvres, un quarantième de congrégationalistes et cinq vingtièmes comme appartenant aux classes supérieures ou moyennes, ce qui fournit comme restant 844. Là-dessus, un quart ou 211 sont des enfans entre trois et quinze ans. Des 211, un quart encore est dans des écoles privées, laissant pour les écoles publiques 158 comme chiffre disponible : or 79 enfans dans les écoles publiques représentent 158 enfans à raison de six ans d’éducation pour chacun. Cette éducation, au taux de 30 shillings par an et par tête, coûterait dès lors 118 livres et 10 shillings. Tel est le chiffre de la dépense ; voici maintenant comment il se répartirait. Les droits d’école à 2 deniers par semaine produiraient pour 40 semaines 26 livres 6 shillings 8 deniers ; le conseil privé, en fixant sa subvention à un tiers, aurait à donner 39 livres 10 shillings, ensemble 65 livres 16 shillings 8 deniers, ce qui aboutirait à un reliquat de 52 livres 13 shillings 4 deniers à faire porter sur un revenu foncier de 2,312 livres par an.

Il est difficile de juger si ces plans de réforme, nés dans la commission d’enquête, sont compatibles avec les dispositions qui animent le comité du conseil privé. C’est un débat entre Anglais, et qui serait sans intérêt pour nous. Ce qui y domine et ce qu’il est bon de signaler, c’est le désir de sortir des ressources éventuelles pour entrer dans le régime plus commode des ressources fixes. Tous les hommes à projets s’accordent sur ce point, qu’il faut donner aux recouvremens plus de régularité et à l’école une assiette plus sûre. Plusieurs déclarent que, sans ces ressources fixes, ce qui reste à faire en matière d’éducation ne se fera jamais, que des milliers d’enfans continueront à croupir dans l’ignorance, soit que les parens résistent à la dépense, soit qu’il n’y ait pas dans le pays assez d’hommes de bonne volonté pour se charger de ce fardeau. Pourquoi, cette impuissance étant prouvée, ne pas demander à d’autres combinaisons ce que celle-ci ne peut fournir ? pourquoi une contribution permanente ne remplacerait-elle pas ces collectes éparses, bigarrées, incertaines, qui ont tant de peine à réussir et mettent en question chaque année l’existence d’une école ? Ceux qui parlent ainsi ne savent guère où ils vont ni dans quels défilés ils s’engagent. L’abus qui les frappe déguise à leurs yeux celui qui les attend et qui aurait de bien autres suites. Nul doute que l’état mis en nom comme trésorier général des écoles, avec une caisse bien garnie par paroisse, ne les délivrât de l’embarras des souscriptions particulières. Ces souscriptions cesseraient d’elles-mêmes le jour où cette révolution aurait lieu. Cependant un autre embarras commencerait alors ; il pèserait sur l’état et sur les paroisses mises en demeure de répondre à toutes les demandes et à pourvoir à tous les besoins. Les entreprises contre le trésor public ont une âpreté et prennent des