Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 43.djvu/738

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

wich Henley à Woolwich, Newall et compagnie à Birkenhead, Siemens, Halske et compagnie à Londres. Il faut toutefois observer que la fabrication courante de ces établissemens ne comprend que des câbles de petite longueur. L’industrie des grands câbles est en quelque sorte intermittente, car ils ne peuvent être manufacturés d’avance; il doit y avoir le moins d’intervalle possible entre la confection et la pose. Cependant une usine bien installée produit aisément de 400 à 500 kilomètres de câble par mois. Un projet de ligne sous-marine étant arrêté pendant l’hiver, la fabrication a lieu pendant les premiers mois de l’année, et l’immersion peut se faire dès les beaux jours de l’été.

Tels sont les principes auxquels est soumise la télégraphie océanique, et notre exposé a dû faire comprendre la réussite des premières tentatives aussi bien que l’insuccès des grandes entreprises qui les ont suivies. On ne pouvait espérer que les progrès fussent plus rapides qu’ils ne l’ont été. On devrait plutôt être surpris des résultats considérables déjà obtenus qu’intimidé par quelques chutes. On peut tirer aussi de ces principes un encouragement et une leçon. Après avoir raconté les essais de communications lointaines, on était arrivé à conclure que la télégraphie océanique peut aborder sans crainte les distances et les profondeurs moyennes, mais que les grands espaces qui séparent les continens sont encore pour elle un obstacle sérieux, sinon insurmontable. La même conclusion ressort de l’étude scientifique des procédés que cette télégraphie emploie et des difficultés qu’elle rencontre. La théorie et la pratique marchent heureusement aujourd’hui du même pas. Il ne faut plus que perfectionner l’œuvre pour qu’il devienne possible de franchir toutes les mers : aussi nous avons la plus robuste confiance dans l’avenir de cette industrie. Nous espérons que l’époque n’est pas éloignée où, profitant d’une expérience chèrement acquise, elle étendra son invisible réseau le long de toutes les grandes routes commerciales du globe.


H. BLERZY.