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lieu pour notre école polytechnique. Dans des programmes d’examen qu’Oxford rédigea, son principal soin fut de redresser, pour le choix et le classement des matières, les parties de l’enseignement qui lui avaient paru les plus défectueuses. Ainsi, dans l’ordre des lettres, on donnait à l’explication orale du professeur une importance plus grande, et on rétablissait dans les exercices habituels la version, jusque-là négligée. Dans l’ordre des sciences, une sorte de réhabilitation était ménagée aux sciences physiques et naturelles, la théorie, et la pratique retrouvaient un meilleur équilibre. Sur beaucoup de points, l’esprit de réforme agissait de la sorte par voie de conseil. Les écoles restaient libres d’y résister ou d’y déférer, de soumettre leurs élèves à l’examen ou de les tenir à l’écart. Rien d’obligatoire ; l’université n’exerçait pas un droit, elle offrait une assistance. Peu d’établissemens ont répondu par des hostilités à cet appel officieux, un certain nombre s’est montré indifférent ; mais ils ont tous par le fait accepté ouvertement ou tacitement un arbitre commun. Au-dessus des écoles, il y a désormais une autorité qui décide de leurs mérites, les distingue et les classe. Pour l’Angleterre, le procédé est nouveau ; elle a en faible dose ce que nous avons en excès : on dirait qu’elle s’amende et cherche aujourd’hui, sinon l’unité, du moins une sorte d’homogénéité de l’enseignement.

Ces examens locaux comportent deux degrés : l’un inférieur, pour les candidats âgés au plus de quinze ans ; l’autre supérieur, pour les candidats âgés de dix-huit ans au plus. La fixation d’une limite supérieure d’âge en fait des examens exclusivement scolaires. Une autre circonstance achève de leur donner ce caractère. Les listes des candidats admis sont publiées avec l’indication de l’école où ils ont étudié. Les familles peuvent ainsi en connaissance de cause se déterminer dans leurs préférences. Les deux programmes d’examen ne diffèrent guère entre eux que par le degré de force, et rappellent ceux qui sont en usage dans l’enseignement secondaire. Quelques détails sont seuls à noter. Il y a une partie obligatoire et une partie facultative. Sous peine d’être rejeté, l’élève doit soutenir la première à la satisfaction des examinateurs ; dans la seconde, il suffit qu’il fasse ses preuves dans une faculté sur huit, et il a l’option des facultés. Dans la section religieuse, il peut même se refuser à l’examen pour cas de conscience, comme le disent les termes officiels. Enfin à l’examen supérieur, quand cet examen est heureux, est attaché le brevet d’associé ès arts, dont le sens n’est pas facile à saisir. Oxford seul confère ce titre. Cambridge, qui a aussi ses examens locaux, s’en défend : pure querelle de formes entre universités. Maintenant, à rapprocher nos épreuves de baccalauréat du programme des examens locaux, voici ce qui frappe. Notre bachelier, pour gagner ses éperons, est obligé de sa-