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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXVII.
LA VIE RELIGIEUSE DANS LES CAMPAGNES.
LE PRESBYTERE, L'EGLISE ET L'ECOLE.



L’un des traits caractéristiques de l’Angleterre est, depuis le XVIe siècle, la possession d’une église nationale, qu’on croit d’ordinaire avoir été établie par Henri VIII. Plusieurs d’entre nos voisins néanmoins n’admirent pas plus que nous la conduite de ce roi et lui disputent l’honneur d’avoir arboré l’étendard de leurs croyances. Henri VIII avait fait un schisme, il n’avait point fondé une religion. Ses passions violentes, ses vues intéressées et ses persécutions n’ont au contraire servi qu’à ternir la cause de la réformation dans la Grande-Bretagne. C’est à d’autres sources plus anciennes et mille fois plus pures que s’adressent les Anglais pour trouver les origines de leur culte. Ils font volontiers remonter les commencemens du protestantisme à Wicleff, ce réformateur avant la réforme, cet humble prêtre jugé, condamné après sa mort pour ses opinions religieuses, et dont le concile de Constance ordonna de déterrer les ossemens. Ainsi qu’une semence emportée par le vent, la doctrine de Wicleff se répandit en Allemagne parmi les lollars et les hussites, puis elle fut ramenée deux siècles plus tard