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10° 11° et 12°. — 24 janvier 1778, 25 mars !779, deux signatures à cette dernière et même date;

13°. — 28 septembre 1783;

14°. — 17 mai 1785, acte de baptême du duc d’Enghien;

15° et 16°. — 28 août 1785, deux signatures du même jour pour le baptême du duc d’Angoulême et du duc de Berry;

17° et 18°. — 12 mai 1788, deux signatures du même jour pour le baptême de Louis-Philippe d’Orléans et du duc de Montpensier;

19". — 19 avril 1789, acte de baptême de Mme Adélaïde d’Orléans.

Toutes ces signatures sont d’une grande variété d’aspect. Tantôt les initiales des deux noms sont de grandes lettres, tantôt de petites. A partir de 75, l’A initial d’Antoinette est toujours minuscule de forme, rarement un peu forcé de grosseur. Les deux signatures du même jour, 12 mai 1788, ne sont pas semblables; à la première, l’M est majuscule, l’a est minuscule. Pas de majuscules du tout à la seconde.

Tantôt l’écriture des signatures est penchée, tantôt elle est droite. Deux d’entre elles offrent une barre ou paraphe au-dessous. Il y en a une très forte à la signature d’une autre lettre au duc de Choiseul, et où les deux initiales ne sont point majuscules. (Iconographie Delpech.)

La première de toutes les signatures des registres de Versailles, celle du mariage, est fort timide; un pâté couronne le J du nom Josèphe. La seconde est moins timide; la troisième l’est moins encore, et l’on ne peut pas se dissimuler que toutes trois ne rentrent dans la physionomie des premiers fac-simile de Vienne. Là s’arrête l’analogie.

Enfin on retrouve dans les trois lignes du post-scriptum de la lettre de Parme la même physionomie que dans l’écriture des fac-simile des lettres antérieures à 1774, fait important et décisif dans la question. En résumé, la lumière était faite pour les lettres viennoises, et il eût été difficile, en présence de tels documens français et parmesan, précis, authentiques, de ne pas reconnaître que Marie-Antoinette avait eu deux écritures, dont une de 1770 à 1774, et qu’à partir de cette dernière année elle avait fait en secret, pour changer son écriture, les efforts héroïques qu’elle avait faits pour la musique. La dauphine avait voulu protéger et protégea en effet, autant qu’elle le put, la réputation de l’archiduchesse. Persécutée à outrance et tournée en ridicule pour le mauvais aspect de son écriture de jeune fille, amalgame bizarre de tous les genres, et qui gardait quelque chose du caractère anguleux de l’écriture allemande, elle la métamorphosa à force de dominer la constitution