Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 64.djvu/507

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

menteuses et de mélodrame dans de sincères et légitimes accens de douleur et d’angoisse, et qui donnent le nom de période de l’expiation au temps de son emprisonnement, de son procès et de sa mort!


F. FEUILLET DE CONCHES.



Comme il était facile de le prévoir, M. Geffroy a voulu user de son droit de réplique; nous mettons sa réponse sous les yeux de nos lecteurs : ils se trouveront ainsi à même de pouvoir conclure, et auront entre les mains tous les élémens d’information dans ce débat.


Il y a beaucoup de choses dans les nombreuses pages qu’on vient de lire. Je ne dirai qu’un mot de ce qui s’y trouve d’exclusivement personnel et qu’il conviendrait d’écarter d’abord. M. Feuillet répète sans cesse qu’on l’attaque et qu’il se défend; il eût dit plus justement qu’on attaque l’authenticité d’un certain nombre de pièces publiées par M. d’Hunolstein et par lui, et qu’il défend son propre avis. Si j’avais pu ne pas nommer M. Feuillet, je l’eusse fait; mais comment désigner son recueil? Il est clair en tout cas que c’est l’éditeur seul qui a été dénommé, c’est l’éditeur dont j’ai dit les variantes, c’est l’éditeur dont j’ai combattu l’opinion : la personne de M. Feuillet n’a été ici nullement mise en cause. Mon rôle a été fort simple, et le voici dans toute sa sincérité. Amené par les études dont je m’occupais à consulter les livres de MM. d’Hunolstein et Feuillet de Couches, j’ai dû faire un examen scrupuleux des doutes émis en France et en Allemagne, j’ai eu le strict devoir de me former à moi-même une conviction raisonnée, et, cette conviction une fois acquise, de l’exprimer, qu’elle se trouvât favorable ou contraire aux éditeurs français. C’était mon droit, et, je le répète, c’était mon devoir au nom de la vérité, au nom des plus nobles figures historiques, au nom de nos plus graves souvenirs. Ne rendait-on pas d’ailleurs un service à nos éditeurs eux-mêmes en leur démontrant qu’un faussaire les avait trompés? J’ai toutefois voulu, pour ma part, ne présenter d’abord que les considérations morales et littéraires[1]; j’obtenais ainsi ce double résultat d’avoir suffisamment dénoncé l’apocryphe sans avoir dû montrer par le menu les erreurs commises. En présence des premiers doutes, l’un de nos deux édi-

  1. Voyez la Revue du 15 septembre 1865.