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s’est améliorée, les fièvres paludéennes ont disparu, le choléra dans sa dernière apparition n’a plus porté, à beaucoup près, des coups aussi cruels ; enfin la vie moyenne s’est élevée depuis le commencement du siècle de vingt-deux à vingt-six ans. De tels bienfaits doivent être un encouragement comme ils sont déjà une récompense. Que l’on poursuive donc les travaux à entreprendre pour perfectionner le système des égouts, purifier l’eau du canal, éclairer la ville, assurer les communications de quartier à quartier, répondre aux progrès du commerce, surtout si l’on peut le faire sans compromettre l’équilibre financier et en réservant des allocations suffisantes aux besoins intellectuels de cette ville, destinée à être de plus en plus la grande entrée maritime de la France.


IV. — BUDGETS, DETTE COMMUNALE.

L’entreprise du canal de la Durance marque le point de départ des vicissitudes que le budget de la ville de Marseille eut à subir. Au moment où ce grand travail fut résolu, la commune n’était grevée d’aucune dette ; en 1840, le total des recettes ordinaires s’élevait à 3,013,562 fr. C’est avec ces faibles ressources que la municipalité ne craignit pas de s’engager dans une dépense qui, vingt ans après, dépassait 52 millions de francs. Aussi recourait-on dès la première heure à l’emprunt et à l’impôt tout ensemble. Une taxe additionnelle sur les farines et le pain, l’élévation d’un décime par franc sur les produits de l’octroi pendant dix ans étaient demandées aux contribuables, en même temps que le conseil municipal votait un premier emprunt de 10 millions. Pour cette même année 1840, plus de 5 millions de recettes extraordinaires venaient s’ajouter aux recettes ordinaires du budget. Notons en passant que, sur des dé- penses ordinaires montant à 2,959,000 fr., celles de la bienfaisance proprement dite absorbaient 600,000 francs, celles de l’instruction publique près de 300,000 fr., tandis que les travaux publics, le service de la salubrité et de la voirie n’obtenaient ensemble que 542,000 francs. Dès 1840, les crédits ouverts pour le canal dépassaient 4,300,000 fr. Sept ans après, en 1847, à la veille de la révolution de février, les recettes ordinaires perçues s’élevaient à 4,354,000 f., et les recettes extraordinaires à 1,273,000 f. L’octroi, de 2,350,000 fr., avait atteint le chiffre de près de 3 millions.

Bien autres sont aujourd’hui les produits du budget de Marseille, puisque celui de 1865 se solde en recettes ordinaires par 10,473,601 fr., et en recettes extraordinaires par 10,457,812 fr., auxquels viendront encore s’ajouter les chapitres additionnels du budget supplémentaire. Dans l’exercice précédent, les recettes supplémentaires montaient à près de 10 millions. On voit sur