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LA NATURE
ET
LA PHILOSOPHIE IDEALISTE

I. La Philosophie italienne contemporaine, par M. Auguste Conti ; Paris 1865. — II. La Philosophie de la Nature de Hegel, traduite par M. Véra ; Paris 1859-1865. — III. Les Problèmes de la Nature, par M. Auguste Laugel ; Paris 1865. — IV. Les Problèmes de la Vie, par le même; Paris 1866. — V. De la Science et de la Nature, par M. F. Magy; Paris 1866. — VI. Œuvres philosophiques de Leibniz, avec une introduction et des notes, par M. Paul Janet; Paris 1866.

Les futurs historiens du XIXe siècle ne pourront l’accuser d’avoir négligé la nature. Depuis que Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand ont tourné les regards de leurs contemporains vers des spectacles dont les précédentes générations avaient à peine soupçonné la grandeur imposante ou le charme attrayant, la nature a occupé dans les œuvres de l’esprit une place de plus en plus considérable. Les poètes y ont puisé de vives et fécondes inspirations; les romanciers l’ont décrite presque avec autant de soin que les caractères de leurs personnages; les peintres en ont reproduit les couleurs puissantes, les lignes harmonieuses, les aspects rians ou terribles, champêtres ou sauvages, riches ou misérables, et on a vu s’élever une école de paysage qui a été et qui demeure l’une des plus solides gloires de ce temps. Quant à la science, ses études sur le monde physique, ses analyses persévérantes et multipliées des élémens et des forces de la nature ont égalé en soixante ans, sinon