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LA
GEOGRAPHIE DE PRECISION
EN AFRIQUE

I. Verification and extension of Lacaille’s are of meridian at the Cape of Good Hope, by sir Thomas Maclear, 2 vol. 1866. — II. Géodésie d’une partie de la Haute-Ethiopie, par M. Antoine d’Abbadie. Paris 1860-1866. — III. Geographische Mittheilungen, von Aug. Petermann, Gotha 1864-1866.

L’existence de l’homme tient au sol terrestre par mille racines. Pour s’affranchir de la glèbe à laquelle il est attaché de naissance, il n’a qu’un moyen : l’étudier, l’explorer, la transformer suivant ses besoins, comme un bon propriétaire étudie et transforme son domaine. La liberté intellectuelle est à ce prix : pour la conquérir, il faut d’abord nous mettre en règle avec les conditions extérieures qui entravent notre vie matérielle ; il faut les connaître, en avoir conscience, nous en rendre compte à chaque instant. D’ailleurs, quoi qu’on en dise, la pensée ne franchit pas l’espace quand les jambes ne l’ont pas devancée ; en d’autres termes, les conquêtes de la géographie ont été nécessaires au progrès de la civilisation.

C’est de deux manières que l’homme parvient à se rendre maître de l’espace, à rapprocher les distances et à faire disparaître les barrières naturelles qui séparent les peuples : par la connaissance de plus en plus exacte de la surface du globe et par le perfectionnement progressif des moyens de transport. L’un ne va pas sans l’autre. A mesure que le monde connu s’est agrandi, que d’intrépides explorateurs ont étudié les ressources que nous offrent les climats lointains, le besoin de communications plus sûres, plus faciles et