Page:Revue des Deux Mondes - 1873 - tome 106.djvu/824

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA FRANCE DU NORD

LA PICARDIE.

IV.
SECONDE CAMPAGNE DE L’ARMEE DU NORD. — LE SANTERRE. — DOULLENS. — MONTDIDIER. — PERONNE.[1]


I. — COMBAT DE QUERRIEUX. — BATAILLE DE PONT-NOYELLES.

Après l’échec de Villers-Bretonneux, l’armée du nord, on l’a vu, avait été réorganisée avec une merveilleuse promptitude par le général Faidherbe. Elle s’était augmentée de trois bataillons de fusiliers-marins, de toute l’ancienne garnison d’Amiens, et de contingens divers tirés des dépôts de mobiles et de mobilisés répartis dans les places du nord. Elle comptait environ 15,000 hommes de troupes régulières, et parmi les bataillons de mobiles quelques-uns, entre autres ceux de « Somme et Marne, » se distinguaient par leur ardeur et leur bonne tenue. Son artillerie se composait de soixante-six pièces, sa cavalerie de quatre escadrons et d’un peloton de mobilisés. Son effectif pouvait s’élever à 30,000 combattans. Après un heureux coup de main sur Ham, elle se dirigea vers Amiens, que les Prussiens avaient évacué pour se cantonner à Beauvais, en laissant un millier d’hommes dans la citadelle avec ordre de bombarder la ville au premier acte d’hostilité de la part des Français. Le 19 décembre, le général Faidherbe fit sommer le commandant de se rendre en le menaçant de passer la garnison au fil de l’épée, si

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 juillet, et du 1er août.