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est porté à 104 en 1600, puis à 166. Ce ne fut qu’en 1737 que ce nombre fut réduit à 72. Ces chaires étaient de plusieurs degrés, et les traitemens des professeurs par conséquent assez inégaux. On n’y voyait qu’un très petit nombre de professeurs ordinaires, c’est-à-dire jouissant d’un traitement fixe. Dès cette époque, le corps enseignant de Bologne était organisé comme l’est aujourd’hui celui des grandes universités d’Allemagne. L’éclat de cette université, les avantages que procuraient à la ville le grand nombre des maîtres et des étudians, le mouvement intellectuel que les leçons et les discussions publiques sur la théologie, la philosophie et le droit avaient suscité dans l’Italie, ne tarda pas à se propager dans les villes voisines. L’on vit surgir successivement les universités de Padoue, de Modène, de Plaisance, de Parme, de Ferrare, et plus tard, c’est-à-dire vers le XIVe siècle, celles de Pavie, de Pérouse, de Pise et de Turin.

La brillante réputation dont avaient joui à toutes les époques les universités de Pise, de Sienne, de Bologne, de Turin, de Milan, devait tout naturellement inspirer aux nouveaux législateurs le désir de leur rendre leur ancien lustre. Le décret du 30 juillet 1859 rétablissait la plupart des chaires que les anciens gouvernemens avaient supprimées. D’imposantes cérémonies avaient eu lieu à Sienne et à Pise pour l’inauguration solennelle des nouveaux cours. Le décret du 3 juillet avait créé aussi à Florence un grand établissement pour le perfectionnement des hautes études littéraires et scientifiques. Il se composait de quatre sections : 1o de philosophie et de philologie, 2o de jurisprudence, 3o de médecine et de chirurgie, 4o des sciences naturelles. Le gouvernement de Toscane, dans le désir d’élever du premier coup sa capitale au niveau des anciennes universités les plus florissantes, avait donné à la nouvelle création des proportions grandioses. Le marquis Gino Capponi en avait été nommé directeur honoraire. Le titre de professeur honoraire fut donné à l’illustre astronome Amici. Un traitement de 5,800 livres fut attribué à Maurizio Bufalini en récompense de ses grands travaux, avec l’autorisation de ne donner de leçons que lorsque sa santé le lui permettrait. Centofanti reçut le titre de président de la section de philosophie et de philologie, et les mêmes fonctions de jurisprudence furent attribuées à Giuseppe Puccioni. Atto Vanucci occupa la chaire de littérature latine, et Michel Amari celle de littérature arabe. Onze chaires furent établies pour la section de philosophie et de philologie, cinq pour celle de jurisprudence, douze pour celle de médecine et de chirurgie, six pour celle des sciences naturelles. Les titulaires de ces trente-trois nouvelles chaires recevaient des traitemens de 4,000, 5,000 et 5,500 livres.