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Parme, Pavie, Pise, Rome, Sassari, Sienne et Turin, les quatre universités libres de Camerino, Ferrare, Pérouse et Urbino, puis enfin les écoles supérieures suivantes : l’académie scientifique et littéraire de Milan, l’institut technique supérieur de Milan, l’école d’application des ingénieurs de Naples, l’école normale supérieure de Pise, les écoles supérieures de médecine vétérinaire de Milan, de Naples et de Turin, l’institut d’études supérieures pratiques et de perfectionnement de Florence, les observatoires astronomiques et météorologiques de Milan, de Naples, de Forli et de Venise, outre les établissemens du même genre existant dans les universités. Indépendamment de ces grands centres d’enseignement supérieur, il existe des écoles de théologie à Tossano, à Ivrée, à Vigevano, 23 écoles élémentaires de droit civil et de procédure, 4 écoles secondaires de pharmacie et de chirurgie et 9 écoles d’accouchement théorique et pratique, à Aquila, Bari, Catanzaro, Milan, Novare, Parme, Venise, Verceil et Voghera. Il y a auprès des différentes facultés des professeurs ordinaires, des professeurs extraordinaires et des professeurs libres, comme les privat-docenten d’Allemagne. Ces derniers étaient en 1873 au nombre de 61.

Les plus célèbres universités du moyen âge ont pris naissance dans l’Italie centrale et principalement dans les villes où la vie municipale a été la plus active et la plus brillante. Les premières, organisées par le puissant génie de Charlemagne, furent placées sous la direction du clergé et le gouvernement des évêques. La papauté exerça promptement sur elles une influence, alors salutaire au point de vue des études. La culture des lettres grecques et latines fut encouragée par plusieurs ordres monastiques. Vers la fin du XIe siècle, Salerne possédait une sorte d’école médicale, dont l’origine semble remonter à une plus haute antiquité.

C’est seulement à la suite du grand mouvement religieux, politique et intellectuel qui, aux XIe et XIIe siècles, ébranla si profondément la société et la constitution intérieure des états, que l’on vit éclore les premiers germes des universités italiennes proprement dites, dans les républiques de l’Italie centrale, si agitées, mais si pleines de vie. C’est à Bologne la savante que fleurit d’abord l’enseignement du droit romain. Cette ville comptait, d’après les historiens, plus de 12,000 étudians, accourus de toutes les parties de l’Europe. Les fils des plus grandes familles d’Allemagne, d’Angleterre et de France s’y rendaient pour entendre les leçons des jurisconsultes éminens que Bologne allait chercher dans toutes les parties de la péninsule. Quatorze collèges, fondés et enrichis par des dotations privées, réunissaient des élèves de toutes les nations dont ils prenaient les noms. En 1579, ils avaient 82 chaires ; le nombre en