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élastiques sur lesquels reposent les coussins et les dossiers ; les secousses produites pair la marche rapide du train y sont moins rudes. Aux États-Unis, il n’y a, comme on le sait, qu’une classe de voitures. Les compagnies doivent donner tous leurs soins à la construction de ces véhicules, parce qu’il faut compenser l’infériorité de la voie. On y circule par un couloir central, et il existe aux deux extrémités du wagon des paliers sur lesquels on peut se tenir pendant le trajet. Les voitures sont chauffées par des poêles (ce qui n’est pas à imiter), on a essayé d’établir un système de circulation d’eau chaude qui semble devoir réussir. Il y a dans chaque voiture un water-closet et une fontaine du genre Wallace, remplie d’eau glacée et munie d’un verre à l’usage commun de tous les voyageurs. Indépendamment des voitures réglementaires, il existe des voitures spéciales garnies de lits et des wagons-hôtels exploités par la compagnie Pullman. Quant à l’éclairage, celui des voitures anglaises et américaines serait plutôt inférieur au nôtre pour les voitures ordinaires. On a cependant commencé à employer le gaz sur le chemin de fer métropolitain à Londres et dans les wagons de luxe aux États-Unis. Il convient de répéter que le matériel américain, avec ses nombreux et indispensables accessoires, est destiné à des trajets de très longs parcours. Il n’en témoigne pas moins de la sollicitude que les compagnies éprouvent pour le bien-être des voyageurs. En France, cette sollicitude ne se manifeste pas au même degré sur toutes les lignes. Quelques compagnies se sont livrées à des essais d’amélioration : nous avons des wagons-salons, des wagons-lits, des wagons pour les malades ; mais le chiffre en est demeuré bien faible, et c’est seulement dans les expositions que nous avons pu, en voyant les voitures de fabrique étrangère, avoir l’idée d’un mode de locomotion plus confortable et plus libre.

La vitesse moyenne de nos trains n’est pas dépassée aux États-Unis, où l’état imparfait de la voie ne se prêterait pas à une marche trop rapide ; mais elle est moindre qu’en Angleterre. Les Anglais tiennent essentiellement à ne pas perdre de temps en route, ils ont des signaux pour faire connaître au mécanicien, avant l’arrivée. aux stations, qu’il n’y a pas de voyageurs à prendre et qu’il est inutile de s’arrêter, des systèmes pour prendre les paquets de la poste, et même pour renouveler en pleine marche l’eau de la machine. Les trains sont très multipliés et ne comprennent que peu de voitures ; les voyageurs ont ainsi à leur disposition un plus grand nombre de départs et sont transportés plus vite. Les trains-express entre les villes populeuses et entre les points extrêmes sont très fréquens. Ils contenaient d’abord des voitures de première et de deuxième classe ; par une innovation toute récente, on y a joint, sauf de rares