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L'AVENIR
DU
COMMERCE EXTERIEUR EN FRANCE

Annales du Commerce extérieur. — Situation économique et commerciale de la France en 1873. — Rapports à la commission pour le développement du commerce extérieur. — Questionnaire adressé aux chambres de commerce et réponses des chambres.

Quelle que soit l’insouciance d’un peuple pour ses intérêts matériels, l’état de la civilisation ne cesse d’étendre le cercle de son commerce. Il suffit qu’il entre dans le concert des nations modernes pour voir grossir le chiffre de ses échanges sans aucun effort de génie ; mais il ne recueillera les véritables fruits de cette activité que s’il devance le courant au lieu d’y céder mollement. La France a toujours occupé un rang distingué parmi les nations commerçantes : ce qui lui restait d’établissemens à l’étranger, la réputation de son sol et de son industrie, ont entretenu au dehors une activité salutaire. Cependant, après les efforts remarquables qui ont été tentés à la fin du siècle dernier, elle s’était montrée plus jalouse de défendre son propre marché que curieuse d’explorer celui des autres : idée fausse qui a longtemps pesé sur la liberté et la grandeur de son commerce.

C’est en 1838 que, sollicitées par les bateaux à vapeur, les grandes maisons de commission établies à Paris poussèrent leurs entreprises dans les diverses parties du monde. Nos mœurs commerciales étaient déjà bien changées quand les réformes de 1860 abaissèrent les barrières de douane. Présentées sous une forme populaire, soutenues au nom des principes économiques, sans cesse