Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 7.djvu/663

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
REFORME JUDICIAIRE
EN EGYPTE

Les principaux gouvernemens de l’Europe et le gouvernement des États-Unis ont conclu récemment avec l’Égypte des traités identiques qui ont pour objet de modifier dans ce pays le régime judiciaire. Ces traités ont été précédés de longues études auxquelles la France a pris une part considérable. Ils touchent à l’un des points les plus délicats du droit international, et ils intéressent au plus haut degré la condition des populations chrétiennes, l’industrie, le commerce, la civilisation, dans les contrées du Levant. Ils contiennent une réforme qui, tout en paraissant limitée aux matières judiciaires, peut s’étendre aux lois politiques, aux mœurs et à l’état social de l’Égypte. Aussi l’importance de ces actes a-t-elle immédiatement frappé tous les esprits qui s’occupent des affaires de l’Orient. A peine les projets de réforme ont-ils été connus que la polémique s’est engagée à ce sujet. A côté de l’approbation donnée par la plupart des gouvernemens, il y eut des critiques nombreuses quant au principe et à l’opportunité des conventions nouvelles. A deux reprises déjà l’assemblée nationale a recueilli l’expression des craintes que la réforme inspire à une partie des résidens français d’Alexandrie et à leurs correspondans du port de Marseille. Il faut donc s’attendre à un débat sérieux sur le traité qui vient d’être soumis à l’approbation législative. Quel est actuellement le régime judiciaire de l’Égypte ? Quels sont les changemens qu’il s’agit d’y apporter ? Quel a été, dans les négociations poursuivies à cet effet, le rôle de la France ? Quels sont les argumens invoqués soit à l’appui, soit à