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LES
ALLIANCES DE L'EMPIRE
EN 1860 ET 1870[1]

L’histoire a ses droits. Le patriotisme a ses devoirs. En face des désastres de la France, ceux qui ont eu une part dans la politique contemporaine doivent faire connaître la vérité.

A chaque parti la responsabilité de ses actes. Il en est un, le parti clérical, qui a perdu l’empire et perdra tous les gouvernemens qui se laisseront dominer par lui.

Ce parti, après toutes les imprudences, toutes les audaces, voudrait avoir toutes les impunités, toutes les glorifications. Cela ne doit pas être, et, pour le juger, il n’y a qu’à connaître les faits.

La diplomatie n’a plus de mystères aujourd’hui. Le temps moderne marche vite, accéléré par la liberté de la presse et les communications rapides. Les secrets diplomatiques n’ont qu’une courte durée ; les révélations faites par tous les cabinets en sont la preuve. Faire connaître la vérité sur les malheurs de la France n’est pas une indiscrétion, c’est l’accomplissement d’un devoir.

La mort récente du roi Victor-Emmanuel enlève aux détails historiques que nous donnons ce qu’ils pouvaient avoir d’inopportun, et cette publication est un nouveau témoignage de la bienveillante reconnaissance du roi d’Italie envers la France, de sa grande perspicacité dans la politique européenne et de son habileté dans la

  1. Les pages que l’on va lire sont dues à la plume du prince Napoléon, qui par sa situation personnelle, était mieux placé que quiconque pour connaître la politique impériale. Nos lecteurs savent que les traditions de la Revue veulent que tout écrivain qui a des idées justes, des documens précieux à mettre au jour, rencontre auprès de nous un accueil empressé, et nous espérons que l’étude sur les Alliances de l’empire n 1869-70, que nous insérons, contribuera à faire la lumière sur les événemens qui ont précédé la guerre.