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tandis qu’en 1877 la part de l’état est de 403 millions et celle des communes de 151.

Combien, dans ces totaux, diffèrent en étendue les sacrifices demandés aux contribuables, dont le revenu est atteint dans des proportions si diverses par l’établissement de la base sur laquelle l’impôt direct repose, c’est ce qu’on sait trop bien, et c’est ce qui faisait dire à M. de Crisenoy dans le rapport même sur l’exercice de 1877 : « Lorsqu’on entre dans les détails de la situation financière des communes, on est frappé des inconvéniens que présente l’adoption du principal des contributions directes, tel qu’il est actuellement établi comme base des ressources normales des communes. Ce système rend dans bien des cas toute amélioration impossible, parce que la dépense tomberait à la charge d’une matière imposable hors d’état de la supporter. Avec les variations de l’impôt foncier, si les centimes additionnels viennent le plus souvent le doubler, quelquefois le tripler, l’imposition peut atteindre jusqu’à 40 et 60 pour 100 du revenu et, la plus petite augmentation des charges devient alors matériellement impossible. »

Pendant la même période de 1871 à 1877, le produit des octrois s’est élevé de 86 millions à 124 millions, mais à la première de ces deux dates, la suppression momentanée de la perception dans les plus grandes villes et particulièrement à Lyon en avait réduit de beaucoup l’importance ; en prenant pour point de comparaison l’année 1868, où le rendement des octrois donnait 94 millions, c’est encore une progression d’un tiers en neuf ans.

Les autres taxes municipales, la rétribution scolaire, les prestations, présentent toutes des augmentations ; les concessions de terrains dans les cimetières se sont multipliées. La rétribution scolaire, qui produisait plus de 18 millions, vient d’être supprimée, les 4 centimes facultatifs autorisés par la loi de 1867 ont aussi disparu, la gratuité de l’enseignement étant devenue obligatoire : 4 centimes seulement resteront donc à la disposition des budgets communaux pour satisfaire aux besoins de l’instruction primaire : inutile d’ajouter qu’ils offriront de trop modiques ressources, et que des subventions de l’état deviendront nécessaires. En traitant plus tard cette question spéciale, nous essaierons de montrer les éventualités qu’il reste à prévoir.

Les revenus des biens communaux ont obtenu dans la même période une plus-value de près de 7 millions, mais de toutes les sommes mises à la disposition des communes pour leurs dépenses de toute nature, c’est encore celle obtenue par l’émission des emprunts qui présente les plus gros chiffres, le total s’élève à