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173 millions contre-balancé par une diminution du taux de l’intérêt : ces emprunts contractés pour la plupart avec le Crédit foncier au taux de 5 1/2 et de 6 pour 100 ont été réduits à 4 1/2. Le passif des communes, que nous avons laissé en 1871 à 710 millions, en atteignait 757 en mars 1878. Si l’on ajoutait à tous ces chiffres ceux qui résumaient en 1877 (rapport de M. de Crisenoy) la situation de la ville de Paris, il faudrait aux 922 millions de recettes de toutes les communes de France joindre 217 millions 1/2 de recettes ordinaires et 208 millions 1/2 de recettes extraordinaires (y compris les excédens antérieurs) pour notre capitale[1], ce qui donnerait un total de 1,368 millions de recettes : il faudrait aussi accroître le passif entier des communes montant à 757 millions au 31 mars 1878 du passif de la ville de Paris atteignant à la même date le chiffre de 1,988 millions après l’émission successive de trois emprunts qui venaient de procurer 690 millions.

Nous devons, en nous arrêtant à cette année 1878, répéter encore combien il eût été désirable de pouvoir poursuivre notre comparaison jusqu’à l’année actuelle, et nous servir à cet effet des statistiques subséquentes publiées par M. le ministre de l’intérieur. La dernière ne donne plus comme total des ressources communales qu’un chiffre de 437 millions, mais nous avons déjà dit qu’il ne comprend ni les centimes additionnels, ni la prestation, etc. Que si l’on trouve dans la loi de finances pour le budget général une somme de 151 millions comme produit des centimes communaux, on fait encore la réserve que les 8 centimes à prélever sur l’impôt des patentes au profit des communes en ont été déduits : le résultat des emprunts nouveaux n’est enfin indiqué nulle part. On peut seulement faire ressortir comme indiquant le mouvement ascensionnel des impositions communales le classement des localités d’après le nombre de leurs centimes additionnels. En 1880, on comptait 5,540 communes imposées de moins de 15 centimes, on n’en trouve plus que 5,103 en 1882. Le nombre des communes grevées de 15 à 30 centimes s’est élevé de 8,254 à 8,391, celui des communes supportant de 31 à 50 centimes de 9, 774 à 9,791, celui des communes qui paient de 51 à 100 centimes de 9,413 à 9,548, enfin le nombre des communes qui imposent aux contribuables une charge supérieure à 100 centimes, c’est-à-dire où l’impôt direct est presque doublé, a monté de 3,094 à 3,248.

Ne ressort-il pas de tous ces rapprochemens que les charges des

  1. Les dépenses de la ville de Paris, en cette même année, ne se chiffrant qu’à 199 millions pour les dépenses ordinaires et à 88 millions pour les dépenses extraordinaires, laissaient un excédent de 138 millions à reporter aux exercices suivans et destinés à doter les grands travaux en cours d’exécution.