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relevé successivement et par étapes rapides jusqu’à 98.20, et les réalisations ne l’ont ramené qu’à 98 francs. Le Hongrois a gagné une demi-unité de 81 1/4 à 81 3/4. L’Extérieure s’est avancée de 1 1/4, restant à 67 3/8, alors qu’elle était à 66 1/8 à la dernière liquidation. Le Portugais n’a pas été moins favorisé. De 56 5/8, le mouvement de hausse l’a porté au-dessus de 58 ; les ventes des spéculateurs en bénéfice l’ont fait reculer à 57 3/4. Le gouvernement portugais a entrepris de convertir sa dette perpétuelle en une dette amortissable ; il ne faut donc plus voir beaucoup d’amélioration sur les prix actuels, ou la hausse serait toute de spéculation.

Sur les fonds russes, qu’une vigoureuse campagne de baisse engagée par une partie de la presse allemande avait dépréciés brusquement de plusieurs unités, la reprise s’est produite aussi avec énergie. Elle atteint ou dépasse un point sur le 5 pour 100 1873 et le 4 pour 100 1880, et varie de 0 fr. 40 à 0 fr. 70 sur les autres catégories. Le rouble, que l’on avait vu fléchir, il y a peu de semaines, à 178, est aujourd’hui côté à Berlin de 181 à 181.50.

L’Unifiée d’Egypte a été portée de 375 à 379, et il n’est pas jusqu’aux fonds turcs qui n’aient été entraînés par l’élan général. La dette consolidée s’est élevée de 14.22 à 14.47, et l’obligation privilégiée de 361 à 367.

Sur les rentes françaises, la progression s’est faite lentement, par étapes quotidiennes de quelques centimes. Les rachats de vendeurs de primes débordés par cette progression continue, les acquisitions faites directement avec les capitaux de placement, et aussi des achats de spéculation opérés discrètement au comptant, ont contribué, à divers degrés, à produire, au milieu d’une stagnation apparente, une hausse appréciable : 0 fr. 35 sur le 3 pour 100 et 0 fr. 55 sur l’amortissable. Le 4 1/2, il est vrai, plus négligé, n’a gagné que 0 fr. 05 à 0 fr. 07.

Les bruits relatifs à l’indisposition de l’empereur d’Allemagne ont à peine ralenti pendant un jour ou deux le mouvement dont nous venons de constater les résultats. Les appréhensions relatives à l’état du marché monétaire de Londres auraient pu être une entrave plus efficace à la hausse, mais elles se sont momentanément dissipées. On craignait surtout le contre-coup qu’auraient en en Angleterre les embarras présumés du marché de New-York, embarras qui ne se sont point produits, au moins au degré redouté. Le secrétaire du Trésor à Washington, en payant par anticipation les coupons des titres de la dette fédérale jusqu’à l’échéance du 1er janvier 1888, et en rachetant sur la place à des cours variant entre 106 et 109, soit avec une prime de 6 à 9 pour 100, plusieurs millions dollars de bonds 4 1/2 1891, a prévenu les difficultés qu’une brusque contraction de la circulation aux États-Unis pouvait faire surgir. Il a été envoyé de l’or cependant