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(substituée à l’organisation départementale} allait être appliquée aux services financiers, et que l’on commencerait par le service des contributions indirectes ; enfin, que le ministère travaillait à préparer une meilleure répartition de l’impôt direct, tout en répudiant le système de l’impôt sur le revenu reposant sur la déclaration, système antipathique à l’esprit français.

La Bourse n’a prêté, ce mois-ci, aucune attention à la publication du rendement des impôts, bien que cette publication ne présentât pas des résultats bien satisfaisans. Depuis le commencement de l’année, il y a un mécompte de 28 millions 1/2 sur les prévisions, mécompte dû principalement aux sucres, à l’enregistrement et aux contributions indirectes, les sucres seuls accusant un déficit de 31 millions, en sorte que le mécompte total serait bien plus considérable, si, grâce à la loi sur les céréales, les douanes n’avaient donné 12 millions de plus que les évaluations. Si on compare, au contraire, les produits des sept premiers mois de 1887 avec ceux de la période correspondante de 1886, on constate dans les premiers une plus-value de près de 14 millions sur les seconds, ce qui est de nature à atténuer sensiblement l’impression fâcheuse laissée par la première comparaison.

En dépit du peu d’activité qu’ont présenté les transactions pendant cette quinzaine sur le marché des valeurs, en dehors des fonds publics français ou étrangers, un assez grand nombre de titres ont cependant profité des dispositions générales à un relèvement des cours. Le Crédit foncier a gagné 7 francs à 1,357, la Banque de Paris 30 fr. à 761, le Crédit lyonnais 13 francs à 570, la Banque d’escompte 11 fr. à 468, la Banque transatlantique 15 francs à 450, le Comptoir d’escompte 15 francs à 1,030, le Gaz 12 francs à 1,320, le Panama 6 francs à 367, le Suez 20 francs à 2,007, la Banque ottomane 7 francs à 500, les Chemins méridionaux 15 francs à 770, le Nord de l’Espagne 10 fr. à 342.

On ne saurait laisser passer inaperçue la brillante reprise des actions de nos grandes compagnies de chemins de fer, si délaissées par la spéculation et que les capitaux de placement recherchent maintenant comme ils recherchent les obligations, poussées presque toutes à une bien faible distance du prix de 400 francs. Le Lyon a été porté de 1,237 à 1,255, le Nord de 1,510 à 1,532, le Midi de 1,130 à 1,145, l’Orléans de 1,305 à 1,317, l’Est de 782 à 797, l’Ouest de 877 à 880. Cette hausse est la conséquence naturelle, forcée, du mouvement effectué sur les rentes et en même temps de l’amélioration continue des recettes, les plus-values depuis le 1er janvier dépassant 14 millions de francs pour l’ensemble du réseau.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.