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internationale pour l’observation du dimanche expose ses principes à la fois hygiéniques et moralisateurs et les statuts qu’elle a adoptés pour répandre et faire prévaloir ces mêmes principes.

La Société philanthropique a fait les irais d’un pavillon spécial qui se compose de cinq parties : une salle d’exposition, un dispensaire, un asile de nuit pour femmes et enfans, un asile maternel et un fourneau économique qui a fonctionné pendant toute la durée des travaux de l’exposition et qui continue à fournir à tout venant des alimens et du café d’excellente qualité et à des prix invraisemblables.

Les fours à crémation n’avaient pas encore figuré dans les expositions d’hygiène. Ils ont fait leur apparition cette année sur l’esplanade des Invalides. M. L. Bourry, ingénieur des arts et manufactures, a exhibé le plan d’un four crématoire qui fonctionne à Zurich depuis dix mois. D’après la notice qui l’accompagne, la combustion s’opère par la flamme du gaz sur une sole en porcelaine. Elle dure de quarante-cinq minutes à une heure. L’installation coûte de 6,000 à 8,000 francs. M. Müller (d’Ivry-sur-Seine) expose des appareils analogues ; enfin, M. Guichard a fait construire, sur l’esplanade, un grand crématoire de son invention. Je ne crois pas qu’il ait l’intention de le faire fonctionner sous les yeux du public.

Il y aurait beaucoup à dire sur cette innovation, ou plutôt sur ce retour à une pratique de l’antiquité. La question hygiénique, surtout, serait intéressante à traiter ; mais le sujet a trop d’importance pour être abordé en passant. J’y reviendrai peut-être plus tard.

La même nécessité de couper court à une revue, déjà très longue, me force à laisser de côté tout ce qui a trait à l’organisation des secours pour les blessés qui tombent sur les champs de bataille ou qui sont victimes d’accidens industriels. Parmi les grands services publics, il n’y en a pas qui ait fait plus de progrès, depuis nos désastres, et il y aurait un intérêt patriotique à les faire ressortir ; mais ce serait une étude complètement distincte de celle à laquelle je viens de me livrer ; elle m’écarterait du terrain de l’hygiène proprement dite, et le plus sage est d’y renoncer.

Cette revue terminée, l’impression générale qui s’en dégage est, en somme, favorable. L’exposition d’hygiène de 1889 est plus étendue, plus complète dans quelques parties, que celles qui l’ont précédée ; mais elle leur est inférieure sous certains rapports. On lui reproche, par exemple, d’être absolument muette. On n’y trouve, en effet, personne pour donner des explications aux visiteurs et, prendre de temps en temps la parole. A Londres, il n’en était pas ainsi. Presque tous les jours, des conférences ou des lectures sur