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produite une hausse nouvelle des rentes françaises. Le cours de 88 fr., devant lequel le 3 pour 100 se trouvait arrêté depuis deux mois, a été enlevé d’un élan vigoureux.

Les achats n’ont assurément pas émané du public, mais l’épargne ne s’est pas montrée étonnée des cours nouveaux, et il n’a pas été signalé de ventes importantes du portefeuille.

Aussi le prix de 88.30, que l’on n’avait jamais vu, a-t-il été assez aisément atteint et conservé. Il est vrai qu’un coupon trimestriel sera détaché lundi, ce qui fait ressortir le 3 pour 100 à 87.60. Cependant la spéculation ne dissimule pas son espoir de faire inscrire avant la fin de l’année le cours de 88 francs ex-coupon.

L’Amortissable a été porté de 91.60 à 92.30, et le 4 1/2 s’est établi à 105.50.

L’année 1889 promet donc de se terminer sur les plus hauts cours connus jusqu’ici en ce qui regarde les rentes françaises et quelques-uns des principaux fonds d’états européens.

Restent seuls en arrière, avec les fonds argentins et brésiliens, l’Italien, l’Extérieure et le Portugais.

Les dispositions sont également redevenues très favorables pour la plupart de nos grandes valeurs.

La Banque de France, sur laquelle va être détaché le dividende semestriel, se tient au-dessus de 4,100 francs.

Le Crédit foncier, en reprise continue depuis un mois, atteint 1,342.50. L’action a longtemps été affectée par la défaveur passagère que le public a témoignée pour les obligations à lots. Il tend à reprendre des cours plus conformes à son excellente situation et au rendement avantageux que représente son dividende annuel de 62 francs, par comparaison avec la capitalisation de la rente 3 pour 100, qui est aujourd’hui de 3.40 pour 100.

La Banque de Paris et sa création récente, la Banque nationale du Brésil, ont reculé d’abord très vivement avec les fonds de ce pays, la première jusqu’à 795, la seconde jusqu’à 630. Elles ont repris, depuis, à 810 et 665.

Le Comptoir national d’escompte a maintenu sa prime si élevée de 140 francs sur ses titres anciens et nouveaux. Il y a là un effet singulier de la confiance qu’inspire l’administration nouvelle. Les prix sont à un niveau exagéré pour le revenu que l’établissement pourra, pendant plusieurs années, donner à ses actionnaires.

Le Lyon, le Nord, le Midi, l’Orléans, le Gaz et le Suez ont eu leur part dans le mouvement général de hausse.

Les Chemins espagnols ont été plus faibles, surtout le Nord de l’Espagne, qui avait été sans raison porté au-dessus de 400 francs.

Les voitures, les Omnibus et la Compagnie transatlantique sont restés sans changement appréciable aux environs des cours où ces titres