Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 100.djvu/819

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NI DIEU NI MAITRE. 813 MEYNARD , à Maurice. Ah! oui, au fait, où en es-tu?.. Rends-moi un peu tes comptes, à moi aUSSi... (ils causent.) FAVREUIL. Eh bien! mademoiselle Jauzon, toujours dans les livres? MADEMOISELLE JAUZON. Comme vous voyez. FAVREUIL. Qu’est-ce que vous lisez là?.. Un roman? MADEMOISELLE JAUZON. Non,., pas précisément. FAVREUIL. Alors, quoi? MADEMOISELLE JAUZON. Un livre que le père d’Àdrienne m’a prêté et dont il m’a vive- ment recommandé la lecture. Tenez!., (sue lui présente u livre.) FAVREUIL, après avoir regardé le titre. Diable!., mais c’est du matérialisme. MADEMOISELLE JAUZON. Ça vous scandalise, n’est-ce pas? FAVREUIL. Non,., pas précisément... Je ne vous cacherai pas que mes opi- nions religieuses sont un peu... Comment dirai-je?.. MADEMOISELLE JAUZON. Flottantes. FAVREUIL. Oui, c’est cela, flottantes... Je suis dégagé, très dégagé,., tout à fait dégagé, même... Mais le matérialisme, c’est bien gros!.. Oh! non, je ne vais pas jusqu’au matérialisme... Où irait-on, avec ces idées-là? MADEMOISELLE JAUZON. Moins loin, peut-être, que vous n’allez avec les vôtres... Le mot de matérialisme vous efïarouche, mais la matière vous tient, ba- ron ! . .