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LA
CONFÉRENCE DE VENISE
ET LE
CHOLÉRA DE 1892

Le choléra qui, depuis sept ans, laissait l’Europe en repos et dont on commençait à oublier les méfaits, vient de nouveau nous rappeler son existence sous deux aspects différens. C’est d’abord une petite épidémie mystérieuse dans son origine, insignifiante dans ses résultats, mais d’un caractère bien authentique qui règne depuis cinq mois dans la banlieue de Paris ; puis c’est le choléra franchement asiatique qui nous arrive, en suivant sa route primitive, celle de 1832 et de 1849, et cela au moment où les puissances européennes venaient de s’entendre pour lui fermer les portes de la Mer-Rouge par lesquelles il pénétrait depuis trente ans.

Ce dernier fait a passé presque inaperçu au milieu des préoccupations de la politique, et l’épidémie qui vient de faire son entrée par Le Havre lui enlève en ce moment une partie de son intérêt. Il constitue cependant un grand pas dans la voie du progrès ; c’est un gage de sécurité pour l’avenir dont les préoccupations du moment ne doivent pas nous faire méconnaître l’importance.

La conférence de Venise a clos d’une manière définitive le long débat dans lequel toutes les puissances de l’Europe étaient engagées, où chacune d’elles apportait, avec des opinions différentes, le souci d’intérêts le plus souvent opposés. Il s’agissait, en effet, de