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duquel a été rattachée la baisse survenue depuis lundi sur la Rente extérieure et par contre-coup sur le 3 pour 100 français : « Nous disons très nettement, pour notre part, que quiconque achète des fonds espagnols se prépare une triste expérience dans un avenir peu éloigné. L’accident peut être retardé, mais il est inévitable que l’Espagne aura à faire appel à l’indulgence de ses créanciers. En ce qui regarde la possibilité de lancer un peu plus tard un nouvel emprunt espagnol, nous pouvons rappeler que le dernier essai, en décembre 1891, a été un échec signalé, et que les groupes qui avaient pris ferme 10 millions de livres sterling n’ont pu placer que 2 millions de livres dans le public et ont eu depuis à porter la charge du solde de 8 millions. Cette position fait comprendre que de grands efforts se dépensent à donner une apparence de vigueur au marché de cette valeur. Nous écrivons avec sincérité. Après avoir averti les porteurs crédules de valeurs argentines et portugaises, nous avertissons maintenant les porteurs de rentes espagnoles que la situation est critique, lors même qu’une habile manipulation réussirait à conjurer le péril pour quelque temps encore. »

Sur le marché des valeurs à revenu variable, les transactions ont été fort limitées, les variations de cours peu sensibles en général. La Banque de France a été offerte sur la diminution graduelle de ses bénéfices. Le Crédit foncier s’est maintenu à 1,121.25. Le Crédit lyonnais oscille entre 803.75 et 810 selon les tendances générales de la cote ; la Société générale se rapproche peu à peu du pair ; elle se négocie à 486.25. Les dépôts à vue dans le dernier bilan du Crédit lyonnais sont en augmentation de 15 millions. La Banque parisienne va proposer un dividende de 20 francs à ses actionnaires.

Le Suez a été l’objet d’offres constantes et perd 30 francs à 2,705. La diminution du montant des recettes de 1892 sur le rendement de 1891 atteint dès à présent près de 6 millions de francs. Le dividende devra subir une réduction proportionnelle ; les actionnaires le voient nettement et quelques-uns prennent les devans. L’action du Nord est, au contraire, en hausse de 15 francs à 1,910, sur l’accroissement de la plus-value qui est aujourd’hui presque de 1 million et demi. Le Lyon a été également très ferme, et l’Orléans est en hausse de 17 francs à 1,610. Les Chemins étrangers ont été lourds, les Autrichiens perdent 10 francs à 632.50, les Lombards 6 à 218.75, le Nord de l’Espagne 12.50 à 172.50, le Saragosse 7.50 à 187.50.

Parmi les valeurs industrielles, le Rio-Tinto a fléchi de près de 20 francs à 365, et le Laurium de 60 francs à 650, sur la perte d’un important procès. Les Voitures ont monté de 5 francs à 695, les Omnibus baissé de 10 francs à 1,035.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.