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d’Orient de 67 à 67.75, le Consolidé de 96.70 à 97.15, le 3 pour 100 1891 de 79.25 à 79.75. Le classement de ces titres a fait de considérables progrès depuis l’entrevue de Cronstadt ; le public français a une confiance absolue dans le crédit et la loyauté de la Russie, quelque éprouvé que soit ce grand empire par le double fléau de la disette et de l’épidémie cholérique.

Le groupe des valeurs turques a été grand favori pendant toute cette quinzaine sur notre marché en banque. La Dette générale, série D, a été portée de 21.65 à 22 francs, et reste à 21.50 après détachement, le 13 courant, d’un coupon semestriel de 1/2 pour 100. L’obligation de priorité 4 pour 100 valait 440 et se négocie à 435 ex-coupon de 10 fr., l’obligation 4 pour 100 de consolidation a gagné 5 francs à 383, ex-coupon de 10 francs. L’obligation des Douanes ottomanes s’est avancée de 462.50 à 471.25, la Banque ottomane de 577,50 à 581.25. Il a été payé 7 francs à titre de complément de dividende (19 francs pour l’exercice entier) sur les actions de la Régie des tabacs, qui restent cotées à 385 francs, en réaction légère sur les prix atteints il y a peu de jours.

L’Unifiée d’Egypte s’est élevée de 98.75 à 99.30, la Daïra de 98.50 à 100.50. Les porteurs ne semblent plus redouter un réveil de la question de l’évacuation. Les deux titres sont maintenant au pair ; on sait que la Daïra présente sur l’Unifiée l’avantage d’être garantie pendant treize années encore contre toute conversion.

Les fonds autrichiens et hongrois ont été aussi fermes que les russes. Les ministres des finances des deux monarchies préparent à loisir les opérations destinées à la réalisation de la réforme monétaire. Rien ne les presse, toute tentative étant nécessairement ajournée à la saison d’automne.

Le Portugais s’est tenu quelque temps à 24, puis a fléchi un peu au-dessous de ce cours. Il ne semble pas que le gouvernement de Lisbonne soit plus disposé qu’il y a quelque temps à ouvrir de nouvelles négociations avec ses créanciers. Il s’en tient à son offre de payer le tiers des coupons en or ou les deux tiers en papier comme la rente intérieure. Dans les deux cas, le créancier étranger ne peut être payé qu’à Lisbonne même.

L’ancienne colonie portugaise, aujourd’hui république des États-Unis du Brésil, plus heureuse que sa métropole, est toujours solvable, et même ses fonds ont repris très vivement à Londres dans les deux dernières semaines, le 4 1/2 de 64 à 66.60, le 4 pour 100 de 60.75 à 63.15. Aucune amélioration décisive ne se dessine encore dans la situation des finances argentines.

Voici la conclusion d’un article paru dans le Statist, du 10 courant, sur l’état précaire où se trouve réduit le crédit de l’Espagne et sur les dangers que courent les créanciers de ce pays, article à la publication