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prétentions techniques, comme en l’absence de théories sociales ou économiques, pourra s’appliquer sans inconvénient à la seule des trois écoles dont nous puissions parler de visu : celle d’Aix. Bien que la plus récente des trois, elle ne diffère en rien de ses deux sœurs de l’est et de l’ouest, au point de vue de son recrutement, de sa hiérarchie, de son enseignement. À Châlons, à Angers, à Aix, même uniforme, même règlement, mêmes études, mêmes travaux, mêmes examens. Bien plus, il est fort probable que, dans l’espèce, le principe légendaire d’Hippolyte Fortoul se trouve réalisé, de sorte qu’en même temps et presque à la même heure, les trois professeurs similaires développent à Aix, Angers, Châlons le même théorème d’hydraulique.

On a découpé la France en trois segmens comprenant chacun un certain nombre de départemens, groupés autour des trois centres susmentionnés, de façon que chaque candidat se présente pour celle des écoles d’Arts et Métiers à laquelle est rattaché son département d’origine. Ceux qui sont nés dans la Seine, au lieu d’être, comme autrefois, dirigés sur Châlons, sont distribués par le sort entre cette dernière ville et Angers, après leur admission. Il s’ensuit qu’Aix ne reçoit que des provinciaux, peut-être pour le plus grand bénéfice de la discipline ; en revanche, Aix recueille les élus sortis de la Corse et de l’Algérie. Son domaine, dans la France continentale, englobe la Haute-Garonne, le Gers, le Lot-et-Garonne, le Lot, la Corrèze, le Puy-de-Dôme, la Loire, Saône-et-Loire, l’Ain et la Haute-Savoie, ainsi que tous les départemens compris entre les précédens et la Méditerranée. Mais les trente-trois circonscriptions du ressort de l’école d’Aix contribuent bien inégalement, comme nous le verrons plus loin, à fournir des candidats pour le recrutement de cette école.

Des examens d’entrée nous n’aurons pas beaucoup à dire. Les interrogateurs ne sont autre chose que les professeurs des écoles elles-mêmes qu’on envoie successivement dans les divers centres d’examen (placés en 1891 à Clermont, Lyon, Chambéry, Aix, Nîmes, Montpellier, Toulouse et Agen). Comme plusieurs d’entre eux dirigent des écoles préparatoires aux Arts et Métiers, on a soin, pour éviter tout abus, de les envoyer en dehors de la zone de recrutement de leurs écoles respectives. Ainsi un candidat, né à Lyon et qui doit se présenter dans cette ville pour être, en cas de succès, dirigé sur Aix, sera interrogé par un professeur titulaire de Châlons ou d’Angers.

Les conditions d’âge sont très sévères : tandis qu’un candidat à l’École polytechnique peut à la rigueur, s’il s’est préparé de bonne heure, subir cinq fois les épreuves d’admission, et un