Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 113.djvu/574

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’affaire, et les réponses, en cinématique ou en géométrie analytique, sont satisfaisantes. Néanmoins, un esprit épilogueur trouverait les démonstrations un peu pâteuses et diffuses, et noyées dans trop de détails intermédiaires. Dans de telles circonstances, un examinateur aux grandes écoles, ou un « colleur » d’établissement préparatoire harcèlerait l’élève et lui prescrirait de marcher plus vivement. Cette tendance provient sans nul doute de la tournure de rédaction des cours, qui sont trop complets et prolixes ; les professeurs pourraient répliquer que leurs cours doivent précisément être composés pour des jeunes gens dont l’esprit, à peine formé, n’a pas été ouvert par de bonnes études littéraires classiques.

On a vu cependant, par les indications que nous avons déjà données, que l’histoire, la géographie et les lettres qui figurent dans le programme d’admission ne sont pas non plus exclues de l’enseignement donné à l’école et servent à compléter et à développer, dans une large mesure, les notions déjà acquises. Aux questions d’histoire posées par le professeur de lettres, nous avons entendu les élèves, de simples « conscrits, » répondre intelligemment, et quelques-uns même mieux s’expliquer que bien des aspirans bacheliers ne l’eussent fait. Depuis quelques années, l’enseignement du français et de l’histoire a dû être un peu réduit, en ce qui concerne le nombre des leçons, au profit d’études mathématiques sans cesse développées. De là, pour le professeur de lettres de l’école, l’obligation de soigner son enseignement plus qu’il n’était autrefois nécessaire.

Les examens dont nous venons de dire quelques mots sont appréciés par l’interrogateur au moyen de l’échelle numérique de 0 à 20, presque partout usitée à l’heure actuelle. Ces notes sont assez élevées, et cela pour deux raisons : en premier lieu, les examinateurs « cotent haut ; » en second lieu, l’élève, interrogé sur des matières qui viennent de lui être tout récemment exposées, trouve toujours à répondre tant bien que mal à la plupart des questions qu’on lui soumet. Ainsi, les notes des gradés les plus intelligens oscillent autour de 17 ou 18 ; celles d’un élève ordinaire s’approchent de 14 ; celles d’un écolier faible ne s’écartent guère de 10 ou 11, à peu de chose près. Ce sont, pour employer l’expression reçue en pareil cas, des « constantes » peu sujettes à varier pour le même individu.

Nos jeunes gens, comme nous l’avons déjà observé, dessinent avec une remarquable perfection, et les notes de dessin ont une grande influence. On tâche de les habituer à opérer vite pour qu’ils ne perdent pas trop de temps à exécuter leurs épures, lavis